Le gouvernement a-t-il décidé de fragiliser la famille, le meilleur atout de la France ? Après avoir divisé la France et instrumentalisé le mariage pour tous au détriment de la filiation, le gouvernement socialiste vient d’annoncer un durcissement historique de la politique familiale issue des grands acquis sociaux de l’après-guerre.
Si je suis rassuré par le maintien de l’universalité des allocations familiales, qui aurait tout simplement tué la politique familiale, les mesures annoncées, la baisse de 25% du quotient familial conjugué à un durcissement de l’attribution de plusieurs aides à l’accueil des enfants, n’en demeurent pas moins néfastes, inefficaces et injustes.
Mesures néfastes car c’est un fort mauvais signal envoyé aux familles françaises. En effet en politique, le symbole compte autant que le fond. La politique familiale française était la plus stable de toutes les politiques menées depuis 60 ans. Cette stabilité, par-delà les crises et les alternances, avaient patiemment bâti la confiance qui a permis à la natalité française de s’épanouir. En fragilisant cette dernière, c’est tout l’équilibre qui est en cause ! Car si la méfiance s’installe entre les familles et l’Etat, si chaque mère et chaque père doute désormais de la solidarité nationale pour construire un foyer stable, alors l’exception française pourrait s’effondrer en quelques années-là ou des décennies ont été nécessaire pour la bâtir.
Mesures inefficaces car le régime familial n’est pas, contrairement aux allégations doctement assenés, déficitaires. Bien au contraire, on a ponctionné les excédents qu’il dégageait structurellement pour alimenter la caisse des retraites à hauteur de plus de 4,4 milliards d’euros par an. Ce n’est donc pas un déficit de 2,5 milliards d’euros en 2013 (au demeurant le plus faible de tous les régimes de la Sécurité Sociale) mais un excédent que la branche famille devrait afficher sans le poids d’autres déséquilibres qu’on lui fait porter. Ce même déficit artificiel disparaitra d’ailleurs naturellement entre 2016 et 2019.
Ce n’est donc pas en restreignant des soit-disant « avantages » de la politique familiale qu’on résoudra le déficit des autres branches de la Sécurité Sociale qui plombe celui de la famille, à savoir les retraites et la santé. La spirale déflationniste que met en place la rigueur ne fait qu’amplifier le problème. En fragilisant la politique française on risque d’abimer notre meilleur atout face au vieillissement de la population et au déficit des retraites : notre natalité ! Ce durcissement absurde ne fait qu’empirer la situation. Seul un retour de la croissance et de l’emploi, via une autre politique monétaire et commerciale, permettra à la sécurité sociale de renouer avec l’équilibre.
Mesures injustes enfin car c’est à nouveau les classes moyennes qui sont ponctionnées. Le gouvernement veut faire croire que seuls les « riches » vont voir leur import alourdi par cette réforme. Certes cette réforme protège les plus modestes, mais il n’y a pas 12% de foyers riches en France ! Une large partie des classes moyennes vont payer la facture des erreurs de gestion des gouvernements précédents. Ces classes moyennes ont déjà absorbés la fin des aides fiscales qui soulageaient l’embauche d’une assistante maternelle. Ces classes moyennes ont déjà payé le matraquage fiscal mis en œuvre par les socialistes depuis un an.
A force de prêcher la justice pour justifier la moindre de leur défaite, les socialistes attentent à la solidarité nationale et menace la sortie de crise du pays. Ce n’est pas en conjuguant l’austérité publique et l’appauvrissement des classes moyennes que le président Hollande sortira la France du marasme, tout comme ce n’est pas en fragilisant notre meilleur atout, nos enfants, qu’il construira un avenir.