Le 12 septembre
Aujourd’hui ont lieu plusieurs manifestations contre la Loi Travail.
Si j’ai toujours déploré la facilité qui consiste à manifester sans rien proposer, force est de constater que cette réforme ne règlera pas les problèmes inhérents à notre modèle économique.
Les patrons de PME, dont les entreprises constituent la colonne vertébrale du tissu économique français et assurent l’essentiel des créations d’emplois, demandent en priorité trois choses, comme le montre la dernière étude de l’INSEE : une baisse de charges, un carnet de commandes rempli et une réelle simplification administrative.
Malheureusement, avec cette réforme, le compte n’y est pas : ces ordonnances vont nourrir un peu plus le chômage de masse. La flexibilité apportée par le plafonnement des indemnités prud’homales, et surtout l’autorisation donnée aux grandes entreprises bénéficiaires au niveau mondial de licencier en France pour offrir plus de dividendes à leurs actionnaires, vont créer une concurrence profondément déloyale entre les très grandes entreprises qui optimisent comme elles le souhaitent leurs bilans entre différents pays et les TPE/PME qui produisent essentiellement en France.
Par ailleurs, cette réforme va acter, et je pèse mes mots, la fin du CDI : la concurrence déloyale existera désormais également entre les salariés français puisque le gouvernement va autoriser les branches à négocier des conditions différentes pour les CDD et la création d’un « CDI de chantier » qui n’est qu’un contrat précaire. L’emploi jetable deviendra de plus en plus la règle et le CDI, l’exception.
Bref, le gouvernement privilégie sur le court-terme la précarisation, ce qui va entrainer sur le moyen-terme l’affaiblissement du moteur économique français et la destruction de notre société. La chute démographique enregistrée dans les pays du Sud et en Allemagne est le symptôme de pays qui ne donnent plus d’avenir à leur jeunesse . La précarisation enclenchée par de nombreux pays, alors même que nous ne pourrons jamais être aussi compétitifs que les pays à bas coûts, pousse de nombreux talents à s’expatrier.
Au contraire, tout l’enjeu est de créer un écosystème favorable aux entreprises en décuplant le Produire en France et en redonnant de la confiance au sein des entreprises, grâce à des mesures comme :
– la baisse de moitié le taux de l’Impôt sur les Sociétés (IS) pour les bénéfices réinvestis sur le sol français,
– l’abrogation de la directive « travailleurs détachés » qui légalise le travail lowcost et la concurrence déloyale des pays européens de l’est et du sud,
– l’adoption d’un « BUY French ACT » à la manière des Etats-Unis, afin de réserver une large proportion d’achats publics (75% minimum) aux entreprises produisant en France dans les marchés publics,
– la mise en place d’un étiquetage obligatoire sur les marchandises pour indiquer précisément la part de « fait en France » et favoriser le développement de labels régionaux.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France