Tribune de Nicolas Dupont-Aignan parue dans le Figaro, le 16 août 2016.
Mais quel pays au monde sinon la France a-t-il cumulé ces dix dernières années autant d’erreurs et même de fautes pour sa sécurité nationale ? Aucun.
Qu’on en juge. Quel pays :
1) a supprimé 70 000 postes de militaires, gendarmes et policiers en 7 ans – 50 000 sous Nicolas Sarkozy, 22 000 sous François Hollande – alors même que la menace ne cessait de grandir ?
2) a sciemment détruit son irremplaçable écosystème d’informateurs en supprimant brutalement les Renseignements Généraux, qui sur le terrain prenaient efficacement le pouls du pays ?
3) a supprimé l’incarcération pour la plupart des condamnations à 2 ans et moins de prison ferme – loi Dati – étendus ensuite à 5 ans – loi Taubira ?
4) a compliqué à l’extrême la tâche des policiers et gendarmes à cause d’arrêts de la Cour européenne des droits de L’homme pour finalement mieux protéger les trafiquants, voyous et autres délinquants, que les honnêtes citoyens ?
5) a aboli les contrôles systématiques aux frontières nationales avant même que les frontières extérieures de l’Union européenne soient effectivement et efficacement surveillées ?
6) a vidé de sa substance la double peine, qui permettait d’expulser les étrangers qui commettent des délits sur notre sol ?
7) a maintenu et accentué une immigration de masse (regroupement familial, droit du sol automatique) tout en réduisant les exigences d’assimilation ?
8) a naturalisé chaque année près de 100 000 étrangers sans exiger la maîtrise suffisante de la langue nationale et l’adhésion aux principes fondamentaux du pays d’accueil ?
9) a organisé des enseignements de langues et cultures d’origine (arabe principalement) dans les écoles des quartiers difficiles et réduit le temps d’enseignement de la langue nationale dans l’enseignement primaire et secondaire ?
10) a changé les programmes scolaires pour affaiblir le sentiment d’appartenance nationale (repentance systématique, effacement des épisodes glorieux,…) au profit d’un multiculturalisme gros de dérives communautaristes ?
11) a imprudemment augmenté les allocations sociales et dépenses sanitaires pour les nouveaux arrivants sans aucune contrepartie de travail ?
12) a laissé faire les constructions de mosquées financées par des Etats soutenant le sectarisme et l’intégrisme religieux ?
13) a autorisé des fonctionnaires de pays étrangers ignorant tout du pays d’accueil à devenir imams et a de même permis la construction dans une de ses grandes villes (Strasbourg) d’un institut de formation islamique dirigé par la Turquie ?
14) s’est prosterné devant les pays du Golfe et s’est fâché pour de mauvaises raisons avec la Russie, pourtant le seul pays qui lutte efficacement contre l’EI ?
Voilà ce que les gouvernants de la France ont fait depuis une dizaine d’années, eux qui, toute honte bue, s’apprêtent comme si de rien n’était à solliciter de nouveau la confiance des Français l’année prochaine…
Bien sûr, c’est tout le contraire qu’il aurait fallu faire. Bien sûr, il est toujours temps d’agir, il est même désormais urgentissime de le faire ! Changer notre politique étrangère, reconstruire un Etat régalien digne de ce nom, adapter l’Etat de droit à l’état de guerre, comme tant de grands Français à l’image par exemple de Clemenceau l’ont fait avant nous, ce n’est plus aujourd’hui une option mais une obligation politique et morale absolue.
Manuel Valls et François Hollande nous assurent que protéger plus efficacement les Français en s’employant avec une détermination accrue à anéantir les ennemis de la France et de la civilisation, menacerait l’état de droit et la cohésion nationale. Ce qui s’appelle un contresens tragique, sinon un mensonge cynique : car c’est au contraire en persistant à ne pas vouloir agir de manière appropriée et proportionnée que l’on va dresser les Français les uns contre les autres au risque de la guerre civile et d’une restriction drastique des libertés publiques.
Quel pays au monde, pourtant de grande tradition démocratique et héritier d’une longue et tragique histoire, est-il en train de se laisser assassiner au nom d’une vision galvaudée de ses propres principes ?