Chaque année environ 140 millions d’animaux sont abattus dans le monde pour l’industrie de la fourrure, soit 4 à 5 animaux par seconde !
Les animaux sont détenus dans des conditions terribles attendant d’être exécutés : cages exiguës, promiscuité, stress. Ils présentent ainsi des troubles du comportement tels que la violence, l’automutilation, le cannibalisme. Les méthodes d’abattage sont d’une barbarie inouïe : électrocution anale ou vaginale, gazage, empoisonnement, noyade mais aussi piégeage (les pièges en forme de mâchoire d’acier provoquent de grandes souffrances aux animaux qui agonisent pendant des heures voire des jours, certains étant obligés de se mutiler pour s’échapper). Ces pièges, qui sont illégaux dans l’Union européenne, font d’ailleurs des victimes collatérales chez les chiens, chats, animaux sauvages comme le lynx, le renard…
Les chiffres font froid dans le dos : un manteau nécessite environ 50 visons, 3 à 10 loups, 27 à 30 ratons laveurs, 15 lynx ! Par ailleurs, 1 kg de fourrure représente 563 kg de nourriture (les animaux sont nourris pendant 7 à 8 mois durant leur courte vie en élevage).
La fourrure animale a également des conséquences dramatiques sur l’environnement : elle est l’une des 5 industries les plus polluantes au monde. En effet, les animaux morts sont aspergés de produits chimiques comme le chrome ou le formaldéhyde pour éviter la putréfaction. Les fermes à visons engendrent quant à elles une pollution des eaux en raison du phosphore qui se trouve dans les excréments. En France ce ne sont pas moins de 264 tonnes de phosphore qui sont relâchées dans la nature chaque année ! L’incinération massive dégage aussi beaucoup de monoxyde de carbone et de dioxyde de carbone.
Malgré ce terrible constat, le secteur de la fourrure est un marché florissant qui génère un chiffre d’affaires annuel mondial de 40 milliards d’euros ! Par ailleurs, environ 85% de la production mondiale provient des fermes à fourrure et les 15% restants des animaux sauvages. L’Union européenne compte environ 6000 fermes à fourrure et fournit 70% de la production mondiale de vison et 63% de renards.
Que dit la législation française au sujet de la fourrure animale ?
Suite à la promulgation de la loi contre la maltraitance animale le 18 novembre 2021, les fermes à fourrure sont désormais interdites en France. En revanche la loi autorise l’importation de fourrure animale, ce qui est complètement paradoxal et scandaleux ! À ce titre, les Pouvoirs publics ont débloqué une enveloppe de 8 millions d’euros afin d’accompagner les éleveurs français dans leur reconversion (En France ce secteur génère un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros et emploie environ 2500 salariés).
Quelles sont les marques qui ont banni la fourrure animale de leurs collections et opté pour la fourrure synthétique ?
Selon un sondage Ifop 2020, 77% des Français estiment que la France doit interdire l’élevage d’animaux pour leur fourrure. Certaines marques comme Prada, Armani, Gucci, Versace, Valentino, Chanel ont banni de leurs collections la fourrure animale. D’autres comme le Groupe LVMH ont préféré certifier leur fourrure comme « éthique » avec le label furmark ! Mais les outils pour mesurer et certifier que la fourrure « éthique » est bien respectueuse du bien-être animal sont-ils efficaces ? Rien n’est moins sûr.
Des solutions alternatives existent comme la fourrure synthétique fabriquée à partir de polyester et de modacrylique. La fausse fourrure est plus écologique et plus responsable que la fourrure animale et peut être recyclée. Le leader de la fausse fourrure est le Groupe franco-chinois ECOPEL qui fabrique des vêtements pour 300 marques mondiales. L’enseigne française La Seine et Moi commercialise, quant à elle, des fourrures éthiques et écologiques depuis 2014.
Quelle est la position de Debout la France concernant la fourrure animale ?
Il y a quelques mois, Debout la France demandait l’interdiction de la fourrure animale et la fermeture des fermes à fourrure en France.
Cette mesure était d’ailleurs inscrite dans le programme présidentiel et la Proposition de loi n° 5203 (Chapitre III : lutter contre les mauvais traitements dans le cadre de l’élevage, Article 10) de Nicolas DUPONT AIGNAN (debout-la-france.fr/bien-etre-animal/).
Debout la France se réjouit de la promulgation de la loi contre la maltraitance animale qui interdit les fermes à fourrure en France
Carole PELLISSON
Déléguée Nationale au bien-être animal
Sources : https://www.petafrance.com/nos-campagnes/habillement/la-barbarie-du-commerce-de-la-fourrure/
https://www.francesoir.fr/le-marche-de-la-fourrure-le-point-sur-la-legislation-en-france