Hier lors de ses voeux à la presse, Didier ROBERT, principal soutien ultramarin de François FILLON, a enfin dévoilé sa vision politique et stratégique pour La Réunion. Il a défini l’ »émancipation républicaine » qu’il appelle de ses voeux depuis sa réélection à la présidence de la Région Réunion.
Hélas, cette définition n’est pas neuve. Telle que relayée par la presse, il ne s’agit ni plus ni moins que de confier à la Région la maîtrise de l’ensemble de la fiscalité perçue sur le territoire. On peut admettre et même souhaiter une plus grande latitude laissée à la Région dans la fixation des taux d’octroi de mer pour mieux protéger la production locale. Cette proposition a déjà été formulée par Debout la France à l’occasion des élections régionales. Mais l’autonomie fiscale sur le modèle des autres régions ultra-périphériques de l’Union européenne, telle que prônée hier par le sénateur « Les Républicains », c’était déjà l’Autonomie réclamée par Paul VERGES et c’est déjà l’Autonomie concédée à la Polynésie Française et à la Nouvelle Calédonie.
Il ne s’agit pas d’y être hostile par principe, mais tout simplement parce que çà ne marche pas. Comme le démontrent la Polynésie Française et la Nouvelle Calédonie, l’Autonomie est l’ennemie du développement économique et de la cohésion sociale. Pour fidéliser les investisseurs, le développement économique a besoin de sécurité institutionnelle. Pour des raisons différentes, le poids des féodalités locales pour l’une et la force des revendications indépendantistes pour l’autre, la Polynésie et la Nouvelle Calédonie sont touchés par une instabilité institutionnelle chronique.
Le résultat ce sont des retards de développement persistants avec l’Hexagone. Mesurés par l’indice de développement humain, ils sont plus importants en moyenne pour les territoires autonomes (entre 18 et 28 ans) que pour les Départements d’outre-mer soumis à l’assimilation législative et donc fiscale (entre 12 et 21 ans), Mayotte mise à part au regard de sa départementalisation récente. La Nouvelle Calédonie ne doit ses meilleurs résultats par rapport à La Réunion (respectivement 18 et 21 ans) qu’à la richesse apportée par son sous sol avant l’effondrement du cours du nickel.
Le vrai obstacle au développement de l’Outre-mer, ce n’est pas le cadre institutionnel ou le régime fiscal et social, c’est l’isolement. C’est pourquoi Debout la France propose une vraie continuité territoriale. Pour la mettre en oeuvre, il faut vouloir s’émanciper des féodalités économiques et politiques. Voilà ce que serait une vraie « émancipation républicaine ». Avec Didier ROBERT, on en est loin !
Hugues MAILLOT – Secrétaire départemental de Debout la France, délégué national à la continuité territoriale de l’Outre-mer.