Le 28 mars 2024, l’AGIRC-ARRCO, l’organisme en charge des retraites complémentaires des salariés du privé, à diffusé un communiqué de presse détaillant ses résultats pour l’exercice 2023.
L’introduction est la suivante :
« L’Agirc-Arrco présente un résultat positif et rassurant pour la retraite complémentaire des salariés du privé. Cette situation financière, conforme aux prévisions des partenaires sociaux, démontre la solidité d’un pilotage responsable qui garantit le paiement des retraites à chaque génération sans peser sur les générations futures »
Enfin un organisme dont les chiffres réalisés sont en accord avec les prévisions ! Enfin un organisme qui ne présente pas des pertes ! Avec une petite pique au passage « le régime Agirc-Arrco est piloté à l’équilibre dans la durée par les représentants des salariés et des employeurs » : la parité, avec des interlocuteurs responsables et compétents, ça fonctionne.
Alors, les chiffres en détail :
- Un résultat technique de +4.3 milliards d’euros
- Un résultat financier de +1,7 milliards d’euros.
- Une revalorisation des retraites versées de +4,9% en novembre 2023.
- 30% des droits attribués (lors de périodes d’inactivité comme le chômage, la maladie…) financés par un système de solidarité (les droits à prestation sont donc acquis sans contrepartie de cotisations)
- Doublement en 2023 des capacités de conseil proposés dans 600 lieux d’accueil. 400.000 entretiens seront proposés en 2024, deux fois plus qu’en 2022.
- Et les réserves dans tout cela ? A la clôture de l’exercice 2023, elles s’élèvent à 78,5 milliards d’euros. Alors même que, rappelons-le encore une fois, il s’agit d’un système par répartition. Elles sont destinées à « garantir le paiement des retraites sur le long terme, sans peser sur les générations futures »
On a ainsi tous les éléments d’un système de retraite par répartition réussi : la bonne gestion, l’équilibre financier, la solidarité, les services.
Une précision : la réforme des retraites aura des effets sur les comptes de l’AGIRC-ARRCO progressivement à partir de l’exercice 2024.
Et donc, que fait le gouvernement ? il envoie ses meilleurs administrateurs en stage à l’AGIRC-ARRCO pour regarder comment il faut faire et essayer de copier ces bonnes pratiques vers la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse ? Pas du tout. Le Parisien du 7 avril 2024 titre :
« Retraites complémentaires : l’Etat lorgne toujours le magot de l’Agirc-Arrco »
« Élisabeth Borne avait renoncé à une ponction sur le régime de retraite complémentaire des salariés du privé. Le gouvernement Attal veut remettre le sujet sur la table. »
Avec un commentaire d’un administrateur de l’AGIRC-ARRCO : « On a l’impression d’arriver avec un gâteau à côté d’une table de ministres affamés »
Le gouvernement Attal est ainsi aux abois et, après des années d’un « quoi qu’il en coûte » suicidaire, continue dans cette logique chère à la gauche française : prendre aux bons élèves pour donner aux mauvais.