La “Jamais contente“, voiture électrique présentée 1899, fut la première voiture à dépasser les 100 km/h, pourquoi l’avoir délaissée alors qu’elle était si simple à produire ? Tout simplement parce que le moteur à combustion interne pouvait bénéficier d’une source à très haute densité d’énergie (l’essence) qui lui donnait une légèreté et une autonomie remarquable comparée à celles qu’apporte la batterie.
Un siècle plus tard, le sujet revient sur le devant de la scène.
Partie de Californie la relance de la voiture électrique semble avoir convaincu les “sauveurs“ de la planète Terre. Certes la prolifération des moteurs à combustion internes et de l’automobile en particulier, concourt à la production de dioxyde de carbone. Hélas, ces chers rêveurs oublient que, plus peuplée sera la Planète, plus la pollution augmentera et plus les ressources diminueront, mais la Planète sera probablement encore là dans 4 milliards d’années.
Pour l’homme de la rue, l’électricité vient du mur et sort par la prise de courant, aussi chacun peut-il recharger sa batterie quand il le souhaite et ainsi s’affranchir d’aller à la pompe.
La décision d’éliminer les moteurs à combustion interne dans l’automobile aura pour conséquence chez nous, la fin de cette industrie. Cette décision conduira donc inévitablement aux mêmes conséquences que l’annonce de l’arrêt prochain du nucléaire, c’est-à-dire le départ de presque tous les spécialistes vers d’autres professions. Ainsi annoncer la fin du moteur thermique pour 2035, est le signal donné à la jeunesse de renoncer à la mécanique automobile qui pour l’essentiel restera fabriquée dans des pays exotiques à la grande satisfaction des chantres de la globalisation comme l’ineffable Pascal Lamy alors à la tête de l’OMC. Comme pour le nucléaire, les mêmes causes entrainant les mêmes effets il faut s’attendre à nouveau à tout reconstruire alors que tout est là, enfin ! ce qu’il en reste.
A titre indicatif, 1kg d’essence fournit 12.3 kwh. Pour obtenir la même énergie il faut une batterie de 61.5 kg. Compte tenu des rendements comparés des moteurs thermiques 45% et électriques 90%, soit un facteur 2 en faveur de l’électrique, on est encore loin du compte. Sachant que le poids du réservoir d’essence au départ de 70 kg diminue avec la distance parcourue, le poids de la batterie de 300 à 500 kg lui, reste le même et le coût en énergie de son transport ne peut être négligé. Une petite question, comment fera-t-on pour se rendre d’Alger à Tamanrasset ?
La voiture électrique en revanche a en ville un intérêt incontestable, pratiquement pas de pollution, celles-ci sont repoussées ailleurs. Elle doit toutefois respecter les deux conditions suivantes : être légère, être lente (E=1/2xMxV2). Quelques années après la seconde guerre mondiale, les ordures ménagères étaient déjà évacuées de Paris par camions électriques.
Par ailleurs, à moins d’envisager un pays sans armée, sans moyen de défense, on voit mal des véhicules militaires électriques, de blindés électriques en lieu et place d’engins à moteur thermique en 2035.
Donc, réjouissons-nous, la Commission Européenne par la voix de Madame Van Der Leyen vient d’un trait de plume, d’éradiquer la guerre. Poutine doit avoir très peur.
Claude GELÈS
Délégué National aux Nouvelles Frontières Scientifiques