La COP 28 vient de se terminer avec un appel « historique » à une « transition hors des combustibles fossiles », « afin d’éviter les pires conséquences du changement climatique ». Cet appel est basé sur le fait que « les énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) représentent actuellement environ les deux tiers des émissions de gaz à effet de serre de la planète », lesquels sont accusés d’être responsables du « changement climatique » [1]. Est-ce vraiment justifié ?
Huit gaz sont reconnus comme « gaz à effet de serre » : ils sont cités dans le tableau ci-dessous [2]
Gaz à effet de serre | Formule | Concentration dans l’atmosphère | Durée de séjour dans l’atmosphère (ans) | Pouvoir réchauffant (à 100 ans) |
Vapeur d’eau | H2O | variable | quelques jours | — |
Dioxyde de carbone | CO2 | 412 ppm | 1004 | 1 |
Méthane | CH4 | 1,8 ppm | 12 | 25 |
Protoxyde d’azote | N2O | 0,327 ppm | 114 | 298 |
Dichlorodifluorométhane (CFC-12) | CCl2F2 | 0,052 ppb | 100 | 10 900 |
Chlorodifluorométhane (HCFC-22) | CHClF2 | 0,105 ppb | 12 | 1 810 |
Tétrafluorure de carbone | CF4 | 0,070 ppb | 50 000 | 7 390 |
Hexafluorure de soufre | SF6 | 0,008 ppb | 3 200 | 22 800 |
ppm : part par million ; ppb : part par milliard
L’activité humaine a très peu d’influence sur la concentration de la vapeur d’eau. Le CO2, qui fait l’objet de toute attention, est le gaz à effet de serre avec le moindre pouvoir réchauffant, mais c’est de loin le plus abondant, après la vapeur d’eau. Il reste toutefois très peu abondant dans l’atmosphère : 412 ppm signifie 0,0412 %, ce qui équivaut à 3200 milliards de tonnes de CO2. Or les activités humaines sont responsables de l’émission (combustibles fossiles + utilisation des sols) de 41,06 milliards de tonnes sur un an (données de 2021) [3]. Sachant que 44 % des émissions restent dans l’atmosphère (le reste est capté par les végétaux et les océans) [4], cela signifie que l’activité humaine a été responsable, en 2021, de 1,28 % de la masse de CO2 présente dans l’atmosphère.
Un argument fréquemment utilisé pour prôner la théorie de l’urgence climatique est l’augmentation du taux atmosphérique de CO2 à partir de l’ère préindustrielle, qui était autour de 278 ppm [5], c’est-à-dire une augmentation de 48 %. Cependant, corrélation n’est pas causalité. Il suffit d’élargir la fenêtre d’observation pour s’en rendre compte. La température et le taux de CO2 ont énormément varié pendant toute l’histoire de la Terre sans que cela puisse être imputé à l’humanité, qui n’était pas encore présente. À l’échelle géologique, nous sommes en réalité dans une période froide, depuis environ 40 millions d’années (milieu de l’Éocène à aujourd’hui), comparable à la période 340-260 millions d’années (milieu du Carbonifère jusque vers la fin du Permien), avec des taux de CO2 atmosphérique faibles. Les périodes chaudes ont vu des taux de CO2 atmosphérique beaucoup plus élevés, avec un pic estimé à 25 fois supérieur au taux actuel il y a 500 millions d’année [6], avec des températures également bien supérieures à l’actuelle, même si plus difficiles à estimer par rapport au taux de CO2 [7]. Il n’y avait pas d’activité humaine sur qui rejeter la faute !
L’alarmisme sur un prétendu effet direct de l’activité humaine sur le climat doit être regardé avec méfiance. Les médias veulent nous faire croire qu’il existe un consensus scientifique sur ce sujet. En réalité, cette théorie est loin de faire l’unanimité [8] mais ceux qui ne sont pas d’accord avec le récit officiel sont ostracisés. L’exemple le plus éclatant est celui de John F. Clauser, prix Nobel de la physique 2022, dont les conférences sont annulées depuis qu’il a déclaré qu’il ne croit pas à l’existence d’une crise climatique [9]. L’illusion d’un consensus est crée en donnant la parole à ceux qui épousent la thèse officielle et en bannissant tous ceux qui ne sont pas d’accord. On a déjà subi la même stratégie lors de l’épidémie SARS-CoV-2, quand tous ceux qui remettaient en cause le dogme selon lequel « il n’y a pas de soin, seul l’injection à ARNm peut nous sauver » étaient traités de « complotistes » qui « ne croient pas en la science ». Rappelons que la science n’est pas une religion, n’est pas l’objet d’une « foi », et avance en se remettant toujours en question [10].
Quel est alors le but de cette campagne de propagande ? La réponse est contenue dans le nº 11 (septembre 2021) de la revue « Action Publique. Recherche et pratique », publiée par le Ministère et l’Économie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique, qui contient un article intitulé « La carte carbone peut-elle être simple, efficace et juste ? » [11]. Il s’agit ni plus ni moins d’un « passe carbone » censé donner à chaque citoyen des quotas individuels d’émission. Il est affirmé, noir sur blanc : « Sans quotas, je ne peux pas acheter », tout « en permettant l’achat et la vente des quotas entre détenteurs ». Associez cette « carte carbone » à l’euro numérique et vous obtenez le cocktail parfait pour le crédit social.
Sources
[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Gaz_%C3%A0_effet_de_serre Le taux atmosphérique de CO2 est mis à jour fréquemment et des petites variations peuvent exister entre le moment d’écrire cet article et le moment où le lecteur consulte la source. Par exemple, en quelques semaines, le taux a été modifié de 421 à 417 puis à 412 ppm. Ces petites modifications n’ont aucune influence sur l’analyse qui suit.
[3] https://ourworldindata.org/co2-emissions
[6] Robert A. Berner, Zavareth Kothavala, GEOCARB III: a revised model of atmospheric CO2 over phanerozoic time. American Journal of Science, 301, 2001, 182–204.
[7] Christopher R.Scotese, Haijun Song, Benjamin J.W. Mills, Douwe G. van der Meer, Phanerozoic paleotemperatures: The earth’s changing climate during the last 540 million years. Earth-Science Reviews 215, 2021, 103503.
[8] https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/plus-de-1600-scientifiques-250598[10] https://www.debout-la-france.fr/actualite/faut-il-convaincre-a-croire-en-la-science/