La révélation. Pendant la crise sanitaire, nombre d’entre nous ont connu un moment de révélation sur sa véritable nature. Le mien eut lieu le lundi 11 octobre 2021 lors d’un Comité d’éducation à la santé et à citoyenneté dans le lycée de mes enfants. En tant que membre actif de l’association de parents d’élèves, je remplaçais une absente en dernière minute. A priori une réunion de routine avec des thèmes allant du climat au secourisme. Autour d’une grande table, sous six mètres de hauteur de plafond, siégeaient une dizaine de personnes dans le salon d’honneur de 60 m2. Sous l’oeil attentif de l’infirmière, nous étions tous masqués. Pendant les prises de parole, nous projetions des postillons sous nos masques, repositionnés chaque minute. Le comble de l’hygiène.
Le consentement. Tout à coup, la représentante de l’autre association de parents d’élèves demanda un bref bilan de l’opération vaccinodrome intra-muros qui venait de se terminer. La Proviseure donna les chiffres élevés de participation, que chacun nota religieusement. Certains élèves avaient demandé un entretien préalable avec un médecin sur place avant de se décider. Un petit nombre n’était finalement pas venu au rendez-vous d’injection pris au préalable. Cette représentante s’indigna : « Envisagez-vous de punir ces élèves ? A cause d’eux, des doses ont été perdues ! » J’étais horrifiée. Bouche bée sous mon masque humide. Parce que ces jeunes avaient choisi de ne pas donner un consentement si peu libre et encore moins éclairé, seraient-ils sanctionnés ? Mis au pilori peut-être dans la cour du lycée ?!
Souvenons-nous. Souvenons-nous de cette maudite période du Pass sanitaire étendu aux mineurs. Souvenons-nous du sinistre ministre qui voulait faire tomber le secret médical en milieu scolaire. Souvenons-nous de ces misérables protocoles – reconduits à la rentrée 2022 – qui instauraient une ségrégation entre élèves vaccinés ou non vaccinés. Sans aucune base scientifique. La Proviseure fut ferme : « Non, pas question ! Cette logistique est déjà assez compliquée pour nous et pour les élèves… » En matière de gaspillages, cette fonctionnaire avisée en avait certainement vu d’autres à l’aube de sa retraite. Je lui adressai un regard reconnaissant, puisque j’étais privée du sourire de remerciement. Le thème suivant portait sur le harcèlement scolaire. Je n’écoutais déjà plus.
Qui sont ces gens ? Qui sont ces gens qui déplorent le harcèlement avant de le proposer ? Qui sont ces membres d’associations inclusives qui rêvent d’exclusion ? Qui sont ces gens qui veulent punir des enfants pour soulager leurs névroses ? Qui sont enfin ces gens qui se cherchent un bourreau ? Les questions tournaient en boucle dans ma tête. Le mal était plus enraciné que je ne pensais. Cette peur distillée en continu dans les médias du pouvoir avait rongé notre humanité. Heureusement, quelques-uns mettaient des limites à ceux qui n’en avaient plus. Un an plus tard, je continue de les remercier. D’abord et surtout les personnels suspendus depuis plus d’un an. Alors qu’il est question de huitième vague, de cinquième dose et de retour des masques, déjouons cette manipulation collective qui vise notre servitude : choisissons le salut par l’information et l’engagement !
Sophie Balastre
Conseillère nationale