De plans de sauvetage incertains en revirements intempestifs des autorités communautaires, jamais l’avenir de la Société Nationale Corse Méditerranée n’aura été autant chahuté.
Dans une nouvelle volte-face dont elle a le secret, la Commission de Bruxelles vient en effet de doubler la somme dont elle exige à la SNCM le remboursement à l’Etat français… sous quatre mois ! Finalement, argue-t-elle, les aides publiques à la restructuration de la compagnie, en 2006, n’auraient pas été légales, contrairement à ce qu’elle avait estimé elle-même à cette époque. Tant de désinvolture, alors que des milliers d’emplois sont en jeu, est totalement scandaleuse.
Ce nouveau et inadmissible revirement constitue clairement une condamnation à mort de l’entreprise nationale, qui est pourtant la favorite auprès des clients, se redresse d’année en année et s’apprête à faire construire de nouveaux navires dans les chantiers de Saint-Nazaire.
Il est certain que la situation économique et la mauvaise gestion de la SNCM ont conduit la compagnie a se retrouver l’otage de ce marchandage inefficace et indécent
Bruxelles invoque une distorsion de concurrence sans jamais comprendre les impératifs français d’aménagement du territoire et de continuité territoriale. De plus, qui ne voit comment évoluerait le paysage concurrentiel sur ce secteur en cas de disparition de la compagnie qui laisserait les voyageurs à la merci de Corsica Ferries.
C’est à Véolia et au gouvernement de trouver enfin une solution à ce dossier. Les salariés et les actifs du groupe sont capables de fournir un service de qualité si un modèle efficace de gestion est mise en place. Bruxelles devrait être force de proposition plutôt qu’une contrainte supplémentaire.