La Route du Rhum est devenue un monument de la navigation française. En l’espace de 40 ans, cette traversée transatlantique depuis Saint Malo jusqu’à Pointe-à-Pitre a su s’imposer comme un évènement sportif incontournable et fédérateur. De Jules Vernes à Loïc Peyron en passant par Yvan Bourgnon ou Francis Joyon, les navigateurs de légende ont toujours réussi à nous faire partager leur amour pour la mer. C’est pourquoi des deux rives de l’Atlantique, l’évènement passionne un public avide de ces histoires rocambolesques de navigateurs.
C’est ce lien précieux qui unit l’Hexagone et l’outremer qu’il conviendrait d’approfondir. Après le vote en Nouvelle Calédonie où la population a manifesté son attachement à la France, il y a l’occasion de redonner un rôle capital à ces territoires d’outremer. Les mettre en lumière passe, par exemple, par ces échanges sportifs réguliers ; nous pourrions aller encore plus loin en imaginant demain le Tour de France sur mer qui serait un bel outil de promotion des territoires éloignés de l’Hexagone.
Si cette course offre une formidable fenêtre sur l’espace maritime français, elle montre aussi qu’il est peu mis en avant. Pourtant, la France est le pays où le soleil ne se couche jamais. Réparti sur tous les continents, le domaine maritime français, représente 11 millions de km2, ce qui classe la France au 6e rang de superficie terrestre et maritime cumulés. Voilà, un atout pour exploiter les ressources des océans permettant de répondre aux grands défis de l’humanité : la question des réserves en eau douce (ressources halieutiques), celle des ressources énergétiques (hydrocarbures) et le problème de l’alimentation de milliards d’êtres humains.
La mer est un enjeu de puissance au même titre que la terre. 90 % du commerce mondial s’effectue par la mer. Or notre pays a oublié sa vocation maritime. Nos ports, par exemple, souffrent d’un déficit d’attractivité. Près de 50% des marchandises qui arrivent en France transitent par des ports étrangers. Ce secteur est délaissé faute de volonté politique et de moyens financiers. Pourtant, nous disposons d’un réel savoir-faire à l’instar des usines de dessalement d’eau de mer ou de la valorisation des algues. Il est donc encore temps de ne pas laisser le monopole de la mer aux seuls Asiatiques en particulier aux Chinois. Notre avenir se joue aussi sur les mers où des gisements d’emplois existent, il est de notre intérêt de le comprendre et d’agir pour faire de la France une très grande puissance maritime.
Deivy Mugerin
Secrétaire départemental des Hauts-de-Seine