Le Compte Personnel de Formation (CPF), conçu pour permettre aux travailleurs d’acquérir de nouvelles compétences tout au long de leur vie, connaît depuis 2023 une série de régressions inquiétantes qui compromettent son efficacité. Une étude récente de la DARES révèle une baisse de 28 % des entrées en formation en 2023 par rapport à 2022, une diminution touchant particulièrement les moins qualifiés, pourtant les plus vulnérables sur le marché du travail. [1]
Cette chute brutale s’explique par plusieurs facteurs. Le renforcement des mesures de régulation, telles que l’introduction de France Connect+, et la suppression des organismes non certifiés Qualiopi ont engendré une complexité supplémentaire, dissuadant de nombreux salariés de mobiliser leurs droits à la formation. L’étude met en lumière un repli particulièrement marqué dans les formations destinées aux moins diplômés, avec une diminution de 38 % pour les utilisateurs ayant un niveau inférieur au baccalauréat, contre 23 % pour les autres [5].
Chez Debout la France, nous voyons dans ces évolutions une atteinte directe au droit à la formation des Français. Cette situation, couplée à des réformes récentes imposant un reste à charge pour les salariés, dont les 100 euros annoncés pour 2024, constitue une véritable régression sociale. Ces mesures, justifiées par des objectifs d’économie budgétaire, apparaissent d’autant plus paradoxales dans un contexte où l’État continue d’engager des dépenses controversées, comme l’envoi d’armements à l’Ukraine, tout en imposant des sacrifices à ses citoyens [2][3].
L’analyse de l’UNSA souligne également l’impact négatif de ces évolutions sur les entrées en formation, particulièrement pour les publics les moins qualifiés, alors même que la formation continue est cruciale pour leur insertion professionnelle. La baisse des entrées en formation reflète une désaffection progressive pour le CPF, un dispositif pourtant essentiel pour s’adapter aux évolutions rapides du marché du travail, notamment face aux avancées technologiques comme l’intelligence artificielle. [4]
Il est impératif que le gouvernement revoie sa copie. Les solutions ne résident pas dans l’alourdissement des charges pour les salariés, mais dans une meilleure régulation des formations et une gestion plus rigoureuse des fonds publics. Debout la France appelle à une mobilisation pour garantir un accès équitable et généralisé à la formation professionnelle, afin que le CPF demeure un levier d’évolution et non un fardeau supplémentaire.
Retrouvez toutes nos propositions et notre projet sur notre site : https://www.debout-la-france.fr/projet/enseignement-superieur/
Sources :
– “Le scandaleux reste à charge CPF des salariés !” (1er février 2023) : https://www.debout-la-france.fr/actualite/le-scandaleux-reste-a-charge-cpf-des-salaries/) [1]
– “Nouvelle mesure CPF : un pas en arrière pour l’accès à la formation” (18 mars 2024) : https://www.debout-la-france.fr/actualite/nouvelle-mesure-cpf-un-pas-en-arriere-pour-lacces-a-la-formation/) [2]
– “Les 100 euros de reste à charge, une indignité pour la formation professionnelle” (7 mai 2024) : https://www.debout-la-france.fr/actualite/les-100-euros-de-reste-a-charge-une-indignite-pour-la-formation-professionnelle/ [3]
– “CPF : une baisse importante des entrées en formation” (UNSA, 17 juillet 2024) : https://www.unsa.org/CPF-une-baisse-importante-des-entrees-en-formation.html [4]
– Étude chiffrée : (DARES, juillet 2024)