A quelques jours du vote par le Parlement sur de nouvelles mesures d’austérité, l’Autorité (grecque) des Statistiques, Elstat, a annoncé, lundi 15 mai, qu’au premier trimestre 2017 le PIB de la Grèce a reculé de 0,1% par rapport au quatrième de 2016 et de 0,5% par rapport au premier trimestre 2016, après déjà une année 2016 sans croissance. C’est un désastre dû à l’irresponsabilité de la Commission européenne et de l’Allemagne. Et, au début, dû à la fraude des auditeurs de Goldman Sachs qui avaient validé les comptes de la Grèce pour lui permettre d’intégrer l’euro. Pourquoi personne n’a envisagé des poursuites pénales ?
Les trois plans d’aide consécutifs (des milliards d’euros) accordés à la Grèce depuis 2010 par l’UE et le FMI, en échange de réformes, n’ont toujours pas permiS à la Grèce de renouer avec la croissance.
La croissance était censée revenir cette année, mais la Commission européenne a déjà révisé à la baisse sa prévision, de 2,7% à 2,1% et le gouvernement grec nettement moins optimiste, prévoit désormais 1,8% pour son budget de moyen terme 2017-2021, qui doit être approuvé par le Parlement d’ici vendredi 19 mai.
Ce jeudi 18 mai l’Assemblée est censée voter de nouvelles mesures d’austérité condition germanique pour que la Grèce puisse bénéficier d’une nouvelle tranche de prêts internationaux qui lui permettront surtout de…rembourser ses prêts antérieurs. Ces mesures (à appliquer jusqu’en 2020) prévoient de nouvelles hausses d’impôts et baisses des retraites .
Les syndicats du privé et du public (GSEE et Adedy) ont appelé à une grève générale de 24 heures mercredi pour s’opposer cette nouvelle austérité. Tsipras le golden boy gauchiste va-t-il réussir, une fois encore, à mystifier les Grecs ?
En réalité la Grèce n’y arrivera pas, car elle ne pouvait pas y arriver : l’euro lui est complètement inadapté; seuls des ignorants et des irresponsables pouvaient penser que cela pouvait marcher. Il suffisait de regarder un carte pour voir que tous les pays limitrophes de la Grèce ont des monnaies faibles et que cela allait enfoncer la balance commerciale grecque.
Avant ce 20 mai nous donc serons fixés sur le sort de la Grèce. Si le Parlement refuse de continuer à martyriser le peuple grec exsangue, où des centaines de personnes se suicident, la Grèce devra sortir de l’euro. Nul ne sait ce qui se passera alors dans l’euroland. Un simple, quoique forte, tempête monétaire ? Une désarticulation totale de la zone euro?
Toujours est-il qu’en pareil cas le plan B devra être bien expliqué, qui consistera à revenir à une monnaie commune (un euro fonctionnant comme jadis l”écu), des moyens de paiement simplifiés pour les voyageurs, des monnaies nationales liées à l’euro au moyen d’un taux de change maîtrisé dans le cadre d’un Système monétaire européen rénové.
Mais entre temps combien de dégâts humains dans les activités non délocalisables frappées par la concurrence déloyale du dumping monétaire, fiscal et social ? Alors il faudra bien aussi expliquer que DLF avait depuis toujours dénoncé cette aberration et anticipé le désastre.