Jeudi dernier, le gendarme américain des télécommunications (FCC) a décidé d’abroger le principe de la neutralité du Net, selon lequel les données du Net qui circulent doivent toutes être traitées de la même façon.
Cette décision sans précédent va à l’encontre de toute la philosophie d’Internet.
Tout au long de mon combat politique, j’ai toujours défendu l’Internet libre et accessible à tous, en m’opposant notamment aux différentes lois liberticides Hadopi.
La neutralité du Net, c’est la garantie que les fournisseurs d’accès ne discriminent pas le trafic et soient obligés de traiter toutes les données numériques sur un pied d’égalité.
C’est un principe fondateur de liberté pour les créateurs et les consommateurs, qui garantit un accès universel à tout le contenu d’Internet.
La fin de la neutralité du Net, ce serait l’instauration d’un Internet à deux vitesses. Les opérateurs pourraient gérer ainsi le trafic comme ils l’entendent, prioriser certains services par rapport à d’autres, en leur offrant des vitesses de connexion plus élevées et en demandant aux consommateurs de payer toujours plus. Ce serait le règne de l’argent-roi au mépris de la liberté et de l’anonymat des internautes.
Cela va en outre impacter considérablement la diversité culturelle de la Toile, car ce sont au final les multinationales les plus puissantes qui seront en capacité de négocier avec les opérateurs, écrasant par la même occasion les start-ups qui ne pourront pas s’aligner.
J’exhorte le Président de la République, Emmanuel Macron, et le Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi, à s’exprimer au plus vite sur ce sujet.
Stéphane Richard, PDG d’Orange, s’est d’ailleurs lui aussi prononcé en faveur de cette abrogation, ce qui est particulièrement inquiétant.
Le risque est grand que l’Union européenne décide de calquer son modèle sur celui des Etats-Unis. Il faut tout faire pour protéger notre pays.
C’est pour cela que je déposerai dans les prochains jours une proposition de loi visant à protéger la neutralité du net et à rendre ce principe inaliénable dans notre législation française.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France