Un vent est en train de se lever de la maternelle à l’enseignement supérieur contre les réformes projetées par notre couple ministériel Peillon-Fioraso et nous décrypterons bientôt pour vous la terrible logique qu’elles cachent.
D’ores et déjà, la grève des écoles maternelles et primaires parisiennes du lundi 22 janvier s’annonce très suivie. Dans plusieurs établissements, des directeurs et directrices qui doivent faire remonter par la voie hiérarchique les chiffres des grévistes probables, nous annoncent que nous devrions frôler les 100 %. Ce n’est pas un gouvernement de droite qui est responsable de cette levée de boucliers. Vous ne rêvez pas. Quel en est le motif ?
Les enfants devront bientôt se rendre à l'école 5 jours par semaine et non plus 4. Bertrand Delanoë a annoncé vouloir donner l’exemple à ses collègues et faire de la capitale la ville-pilote en y appliquant la réforme dès la rentrée prochaine (tiens un maire qui décide ! nous en reparlerons aussi prochainement, car la réforme prévoit de laisser une énorme marge de manœuvre aux collectivités locales… nous avions pourtant lu au fronton de nos écoles le mot « égalité »).
Initialement, la réforme des rythmes scolaires devait permettre à nos enfants d’avoir des journées plus courtes et donc moins fatigantes. Il n’en sera rien. Ils ne termineront pas plus tôt les lundis, mardis, jeudis et vendredis puisque, si les cours s’arrêteront bien à 15 h. 45, ils resteront dans les établissements trois quarts d’heure supplémentaires – le ministre et ses équipes cherchent encore ce qu’on leur fera faire et nombre de maires s’inquiètent de devoir financer des activités périscolaires au prix d’une hausse des impôts locaux. En prime, nos enfants auront cours le mercredi matin. Quant aux enseignants, ils auront le plaisir de rester dans leur école l’après-midi pour des réunions pédagogiques. En effet, leur niveau serait insuffisant et ils seraient même les responsables de la baisse indéniable de celui de leurs élèves. Rappelons en effet que tous les classements internationaux dont celui de l’OCDE montrent que la France est en queue de peloton et ne cesse de perdre des rangs. Près du quart des jeunes de 15 ans ne maîtrisent pas les bases en lecture et en maths et notre pays rassemble près de 3 millions d’illettrés. De leur côté, les pédagogistes qui ont rédigé les programmes et fourni les méthodes n’ont aucune part de responsabilité et sont régulièrement félicités par le ministre. Le syndicat qui a toujours été en pointe en la matière attire de moins en moins d’enseignants et représente aujourd’hui moins de 10 % des syndiqués – ce qui montre combien nos maîtres sont sensés. Cependant, le ministre dit prendre un grand plaisir à travailler étroitement avec lui. Le syndicat applaudit naturellement la réforme. Mais vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’il est le seul.
Au moins, les enseignants, gagneront-ils plus ? Que nenni. Ils travailleront plus pour gagner moins. M. Peillon a insisté sur le fait que, tels les hussards noirs de la troisième République, ils œuvraient pour la nation et que cela devait suffire à leur bonheur.
Il oublie de dire qu’à l’époque on ne se payait pas de mots. Les instituteurs et les institutrices ne s’appelaient pas professeur(e)s des écoles, mais ils étaient des personnes qui comptaient dans la société française. Ils avaient des classes plus chargées qu’aujourd’hui, mais moins hétérogènes. Ils pouvaient se consacrer à l’instruction car les parents ne se déchargeaient pas de l’éducation sur eux et l’Etat les appuyait en reconnaissant leur autorité et en ne leur demandant pas l’impossible : régler tous les maux de notre société !
Eric Anceau
Membre du Bureau national de DLR
Délégué national à l'Assimilation et à la Cohésion nationale
Membre du Bureau national de DLR
Délégué national à l'Assimilation et à la Cohésion nationale