Historiquement, la notion de « gauche » en politique est liée au positionnement des représentants élus du peuple dans leurs assemblées et remonterait à la révolution. Mais c’est surtout avec la 3ème république que la « gauche » commence à s’affirmer comme courant politique majeur. Ses racines se situent au niveau de L’Internationale Socialiste fondée en 1889 par Engels. Ses représentants en France ont été notamment Jaurès, plutôt classé comme réformiste, et Jules Guesde, plutôt radical.
Ces deux tendances ont engendré la « gauche » moderne, bicéphale, directement issue en 1920 du congrès de Tours qui a vu la séparation entre deux courants qui s’étaient déjà opposés sur l’attitude à adopter vis-à-vis du premier conflit mondial :
- Le courant révolutionnaire marxiste-léniniste, pacifiste, qui constituera le Parti Communiste,
- Le courant modéré, ayant soutenu l’effort de guerre, à l’origine de la création de la SFIO.
Aujourd’hui encore ce clivage reste évident. Le Front Populaire de Léon Blum n’a pas résisté au second conflit mondial et le récent NFP n’est qu’un accord électoral de façade incapable de masquer les profondes divergences entre les divers protagonistes. Mais qu’en est-il réellement aujourd’hui des idées fondatrices de ces deux courants ?
1 – Le courant révolutionnaire (extrême gauche)
On peut considérer qu’il se manifeste essentiellement aujourd’hui dans notre pays par « La France Insoumise » (LFI), plus ou moins associée à ce qu’il reste du parti communiste ou de divers groupuscules marxistes et/ou trotskistes. Fondamentalement, il se réfère à Marx, à sa conceptualisation de la lutte des classes et à sa critique du capitalisme. Les ouvriers contre les patrons, les pauvres contre les riches !
Mais la situation de notre société n’est plus celle du début du XXème siècle. Il existe toujours une classe « prolétarienne », constituée dorénavant plus d’employés que d’ouvriers, regroupant notamment les smicards et apparentés. Mais est apparue une vaste classe moyenne, véritable continuum entre les plus riches et les plus pauvres, rendant artificiel tout clivage. Et au-dessus de cette masse de travailleurs existe désormais une hyperclasse microscopique de milliardaires transnationaux constituant le véritable capitalisme d’aujourd’hui. Or ce courant qui se veut « révolutionnaire » s’attaque en fait en permanence aux « faux riches » de la classe moyenne (3 à 10 fois le SMIC) et épargne systématiquement les milliardaires (10 000 fois le SMIC au minimum). Il faut dire que nombre de ceux-ci financent les partis et associations gauchisantes, que ce soit directement (par le contrôle total des médias) ou indirectement (par les subventions aux associations), ce qui leur confère une forme d’immunité.
L’extrême gauche se présentait jadis comme le porte-parole des travailleurs. En fait elle défend surtout aujourd’hui ceux qui ne travaillent pas (étudiants, chômeurs, immigrés, etc.). Elle a définitivement abandonné le travailleur français pauvre, réduit à se terrer dans des logements sociaux périphériques envahis de populations étrangères au sein de quartiers où l’insécurité règne en maître. Pas étonnant qu’ils se tournent vers le RN lorsqu’il s’agit de voter. Et comment cette gauche peut-elle continuer à prôner l’immigration massive, principale source de paupérisation de notre prolétariat national ? Ont-ils oublié ce que Marx lui-même disait : l’immigration est l’armée de réserve du capital ? Incroyable que cette pseudo gauche se positionne aux côtés du MEDEF pour demander encore plus d’immigrés… Et ce n’est pas en soustrayant des pays africains leur jeunesse la plus active que l’on va les aider à se développer. Qu’ils prennent exemple sur l’Allemagne ou un parti d’extrême gauche (un vrai !) demande de stopper l’immigration ! (1)
2 – Le courant social-démocrate
Ayant coupé les ponts avec les marxistes-léninistes et leur admiration pour la révolution bolchévique, les sociaux-démocrates de la SFIO (qui deviendra le PS en 1971) ont acté le respect de la démocratie mais ont toujours peiné à déterminer une orientation politique précise. Pour simplifier, ils sont censés respecter les orientations de Jaurès sur la laïcité et la lutte contre les inégalités
Le concept de laïcité a été au départ une machine de guerre anti-chrétienne, visant plus particulièrement les catholiques, accusés entre autres choses de véhiculer une vision rétrograde de la famille et des rapports hommes/femmes. Mais on voit maintenant par contre une ouverture vers la « liberté de vivre selon sa religion » quand on parle des musulmans. Et là, pas un mot sur la façon dont la femme est traitée, non seulement dans les pays musulmans, mais également dans notre propre pays. Ceux qui ont rigolé pendant des années des dessins obscènes anti-chrétiens quasi quotidiens de Charlie Hebdo s’insurgent maintenant contre l’éventuelle islamophobie attachée à toute critique des comportements liés à cette religion. Même la lutte contre l’antisémitisme, pourtant fondamentalement liée à la gauche depuis l’affaire Dreyfus, se délite face à la montée du communautarisme islamo-gauchiste de Mélenchon et de LFI. Les pro Israël de la « gauche caviar »(Glucksmann, Fabius, etc.) se heurtent frontalement aux propalestiniens et pro-islamistes de l’extrême gauche.
Sur la lutte contre les inégalités, le discours s’est modulé. En matière d’éducation il reposait sur le concept « d’égalité des chances » qui remonte à la révolution. L’école du socialiste Jules Ferry appliquait ce dogme, chaque enfant ayant droit à la même éducation, quel que soit son milieu d’origine. Libre à lui d’en profiter… ou non ! Mais la gauche « moderne » n’adhère plus à ce principe, considéré désormais de droite, lui préférant celui « d’égalité des résultats ». Cela implique qu’on truque les résultats des examens (avec notamment la politique des « quotas » issue des milieux gauchistes nord-américains). Mais au final, quand tout le monde aura le même diplôme en peau de lapin, celui qui s’en sortira le mieux sera évidemment celui qui aura le soutien financier et relationnel de sa famille pour trouver le meilleur emploi possible. L’élève travailleur et méritant issu d’un milieu social défavorisé restera forcément exclu du système. Fini l’ascenseur social.
Et que dire du discours de la gauche sur l’égalité homme/femme qui détourne les yeux de l’islamisme mais se focalise sur la lutte contre l’homophobie et la promotion des LGBT et du transgenrisme. L’égalité absolue est un leurre qui ne peut se concevoir que dans une population de clones. Et l’état n’a pas à s’immiscer dans l’intimité familiale ni à inciter les enfants à changer de genre comme cela se passe actuellement dès l’école primaire.
La lutte contre les inégalités a été supplantée par la défense du communautarisme, du sectarisme et du wokisme. La gauche caviar s’est définitivement corrompue au progressisme néo libertaire.
Alors oui, la gauche est devenue la « gôche », coupée de ses racines, coupée du peuple, et espérons le, définitivement coupée du pouvoir.
Mais la droite est-elle la droite ? Pas sûr…, mais c’est une autre histoire.