François Hollande, président de la République et chef des Armées, a décidé d'engager la France en Centrafrique. Dans un pays en proie au chaos, nous ne pouvions pas ignorer les appels au secours de ce pays ami avec qui la France a une longue histoire. Désormais il va falloir que François Hollande clarifie le cadre de notre intervention, notamment ses objectifs et sa durée. Alors que les premières troupes terrestres entrent sur le territoire de la Centrafrique, il ne faudrait pas que la France s'engage seule dans une opération de maintien de la paix sans une fenêtre de sortie claire.
Néanmoins je tiens à saluer la promptitude de François Hollande à protéger les populations civiles des exactions des mercenaires. Dans quelques années le Président de la République en fonctions ne pourra même plus se poser la question de l'opportunité d'une telle intervention. Les forces armées n'auront plus les moyens de se déployer à l'étranger comme elles le font aujourd'hui.
Cette semaine l'Assemblée nationale a voté la loi de programmation militaire. Le texte prévoit la suppression de pas moins de 34 000 postes entre 2014 et 2019. Pour rappel la dernière loi de programmation votée en 2008 a déjà conduit à la suppression de 54 000 postes. En 2014 la Défense supportera 60% des coupes budgétaires voulues par Bercy afin d'approcher les sacro-saints 3% de Bruxelles.
En Centrafrique la France devrait engager 1600 hommes. La multiplication des théâtres d'intervention après le Mali va mettre sous tension nos forces armées, qui sont en train d'approcher le maximum de leur capacité d'engagement sur des théâtres extérieurs.
Les nouvelles réductions d'effectifs sont un coup grave porté à notre indépendance et risquent d'amoindrir considérablement notre puissance à l'international. Dans quelques années intervenir dans des opérations extérieures comme celles-ci ne sera plus dans les capacités de la France. Qui pourra alors porter secours à des pays proches du chaos ?
La situation actuelle démontre que la France doit garder une capacité de projection efficace sinon , à l'horizon 2020, la réduction du budget de la Défense empêchera la France de tenir son rang sur la scène internationale.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République