Décidément dans cette affaire syrienne, la France a toujours deux, voire trois temps de retard. Après avoir été à la remorque des Américains, nous sommes désormais le jouet de la diplomatie russe.
Comme c'était à prévoir, Vladimir Poutine est en train de ressortir comme le vainqueur de cette crise internationale. Il peut remercier François Hollande, qui par sa précipitation et son entêtement, a laissé tout loisir au Président russe de manœuvrer. Pour la première fois depuis très longtemps, Moscou a les clefs du jeu international. Avec la résolution déposée hier, François Hollande est allé à Canossa.
La nouvelle résolution française à l'ONU n'a que des inconvénients. Elle nous fait passer pour des girouettes et, son contenu est tellement restrictif qu'elle a peu de chances d'aboutir.
Il est temps pour la France de jouer sa propre carte. Il est temps pour la France de retrouver une diplomatie indépendante et non-alignée. Il est temps pour la France d'être la France.
Comme je le réclame depuis longtemps, nous devons être à l'initiative d'une issue politique en Syrie. Nos liens historiques avec la Syrie, notre voie forte dans le Moyen-Orient depuis 50 ans, notre place au Conseil de sécurité, tous ces éléments font de Paris l'épicentre d'une résolution pacifique du conflit.
François Hollande doit accepter son erreur. Il doit maintenant œuvrer pour mettre autour d'une table les rebelles syriens responsables, sans les fous islamistes, et le régime syrien actuel. Alors nous cesserons d'être le jouet des diplomaties américaines et russes. Mieux, nous sortirons réellement par le haut de cette crise.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République