Il y a des journées internationales de sensibilisation citoyenne qui ne sont pas assez connues. Des journées qui sont nécessaires car elles offrent un jour par an pour donner la parole à des sans-voix, aux oubliés de l’humanité.
A ce titre, le 6 février, que nous souhaitons honorer, rend la parole à des millions de victimes silencieuses. En effet, le 6 février était la journée internationale des femmes victimes de mutilations sexuelles. 200 millions de femmes victimes des actes parmi les plus barbares : excision, infibulation, viol de guerre. A ce titre, nous aimerions saluer le travail immense de nombreuses personnalités comme Denis Mukwege, l’Homme qui « répare les femmes », Prix Nobel de la paix 2018 pour son action en faveur des victimes de ces pratiques barbares en Afrique ou les membres de l’ONG « The Restorers », finalistes du Prix Sakharov 2019 pour leur action.
Ces personnalités attirent notre attention sur un combat universel qui transcende toutes les cultures, tous les pays, toutes les civilisations. Parce que oui, en 2018, le monde soit-disant moderne est encore miné par des pratiques barbares telle la traite des êtres humains, des minorités, des femmes par l’esclavage ou l’esclavage sexuel. En 2018, le monde connaît encore ce que le grand naturaliste français Buffon dénonçait dans son Histoire Naturelle comme des pratiques barbares et ne pouvant être issues que d’esprits pervers et fanatiques. Il écrivait cela en 1749, il y a 250 ans et ce fléau est toujours là.
Oui en 2020, l’excision, l’infibulation et toutes les formes de mutilations génitales touchent 200 millions de femmes dans le monde dont 44 millions de filles de moins de 15 ans.
Chaque minute, 6 jeunes filles sont victimes de mutilations sexuelles dans le monde.
Malheureusement, la France est aussi touchée par le phénomène. 60.000 femmes sont victimes, en France, de ces pratiques barbares. Un chiffre en hausse selon l’Institut National des Etudes Démographiques. C’est 6.000 de plus qu’en 2009. Les associations, notamment « L’Excision, Parlons-en ! » pointent du doigt les pratiques culturelles et un manque de protection de l’Etat. Selon leurs estimations, 3 jeunes filles sur 10 issues de famille dont le pays d’origine pratique l’excision en finissent victime.
Après le #MeToo et les grandes thérapies nationales assénées par la gauche bien-pensante, les spécialistes du business du féminisme moralisateur, on ne peut qu’être inquiets. Nous ne voulons pas rentrer dans ces débats de salons parisiens quand de telles pratiques barbares se déroulent en France, quand des enfants protégés par les lois de la République sont abandonnés. Il ne peut y avoir aucune justification, religieuse, culturelle, coutumière, à la barbarie. Et toute personne justifiant ces actes par tolérance avec des pratiques culturelles n’est ni féministe ni républicain.
Debout La France condamne et combat avec la plus grande fermeté ces pratiques barbares et souhaite que la France combatte réellement les actes de barbaries faits à l’encontre des femmes.
Cela doit passer par une protection renforcée de nos enfants qui ne doivent plus se retrouver piégés lors de voyages dans la famille à l’étranger ainsi que par la mise en place d’un pilier fort de l’action internationale de la France. Est-il normal que l’Union Européenne offre des facilités commerciales à des pays au nom de la promotion des droits de l’Homme et qui ne font aucun progrès sur la question des femmes comme en Inde et en Indonésie ?
La France, patrie des droits de l’Homme, doit être en pointe dans la lutte contre les mutilations génitales féminines. Il est enfin inacceptable de laisser croître sur notre territoire ces pratiques qui doivent trouver une réponse ferme, implacable de la France.
Cécile Bayle de Jessé, Vice-présidente de Debout La France et déléguée nationale en charge de l’épanouissement familial.
Maguy Girerd, Déléguée nationale de Debout La France en charge des droits des femmes et de la laïcité.
Véronique Rogez, Déléguée nationale de Debout La France en charge de la Santé.