Cet après-midi à l’Assemblée Nationale, les députés socialistes et Républicains, main dans la main, ont décidé de supprimer la stricte égalité du temps de parole des candidats pendant la période précédant la campagne officielle, au profit du principe d’équité.
C’est un crime contre la démocratie.
Le Général de Gaulle avait toujours voulu extirper l’élection présidentielle du régime des partis. Supprimer l’égalité des temps de parole revient à institutionnaliser le tripartisme en France et voler cette élection aux Français.
L’égalité des temps de parole entre candidats assure l’accès de tous à une information politique pluraliste et individualisée. 5 semaines d’égalité de temps de parole, tous les cinq ans, c’est encore trop pour ceux qui veulent verrouiller l’élection présidentielle.
Ce n’est pas étonnant pour un Parti socialiste qui ne rêve que d’une chose : affronter le Front national au 2nd tour de l’élection présidentielle, seul moyen pour lui de se maintenir au pouvoir.
Plus étonnant est la complicité de certains députés Républicains, qui prouve que ce parti a définitivement abandonné l’idéal gaulliste.
L’abstention record à chaque élection, le rejet massif des partis traditionnels, le discrédit des hommes et femmes politiques et la tentation pour un certain nombre d’électeurs de se réfugier vers les extrêmes doivent faire prendre conscience de la nécessaire garantie du pluralisme dans la vie politique française.
Aux dernières élections régionales, ce sont plus de 20 millions de Français qui se sont détournés des urnes.
A l’ère du zapping médiatique permanent et de la dictature de l’instantané, alors que la fracture économique, sociale et politique entre nos concitoyens est critique, et que notre pays est confronté à une crise de confiance aigüe et inédite, cette décision est une erreur tragique.
J’attends désormais du Conseil constitutionnel qu’il fasse respecter l’esprit de la Ve République et qu’il invalide cette loi.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France