Nul n’est à l’abri du handicap : accidents de la vie, de la route, du travail, maladies génétiques, chroniques, la liste est longue…
Le vécu d’un handicap lourd (reconnu à + de 80 %) n’est souvent qu’indifférence, solitude ou dépendance, non-accessibilité, chômage et pauvreté, douleurs physiques et/ou morales, agressions, absence de vie sexuelle voire suicide.
Le problème n’est pas tant la différence entre une personne valide et invalide mais l’acceptation de la différence par notre société.
Depuis 2017 le handicap est la 1ère cause de discriminations (emploi, logement, transport, école…).
Bien avant le racisme, l’inégalité hommes/femmes et ce, même si la sensibilisation du grand public sur le handicap progresse.
Profitons-en pour faire le point sur le premier quinquennat d’E. MACRON.
A la fin du débat du deuxième tour (2017), il avait dédié sa « carte blanche » au handicap : Qu’en est-il 5 ans après ?
Un timide pas en avant :
- Le droit de vote pour les personnes handicapées sans l’accord d’un juge.
- Droits à vie pour les personnes à handicap irréversible (plus besoin de renouveler son dossier auprès de la MDA – Maison Départementale de l’Autonomie).
- Augmentation de l’AAH (Allocation Adulte Handicapé).
Elle est toutefois une « vraie fausse » augmentation. Car n’étant pas calculée sur l’inflation, elle a fondu comme « neige au soleil » et conséquence, la différence entre l’AAH et le seuil de pauvreté sera encore plus importante en 2023 qu’en 2017 !
Puis trois pas en arrière :
- Le candidat E. MACRON, lors des Présidentielles 2017, avait promis de passer l’AAH au-dessus du seuil de pauvreté. Malgré la « fausse vraie » augmentation : Promesse non tenue !
- Baisse en novembre 2019 du plafond de ressources d’environ 1 000 €.
- Suppression de l’allocation « complément de ressources » accordée aux personnes à handicap lourd (- 75 €).
- Loi ELAN : 20 % de logements pour les personnes à mobilité réduite contre 100 %
- Refus catégorique d’ MACRON et de Mme S. CLUZEL (ex-secrétaire d’Etat au Handicap) de dé-conjugaliser les revenus du conjoint pour le calcul au droit de l’AAH. La majorité bloque la loi le 17 juin 2021 à l’Assemblée Nationale : en réaction, une centaine de députés, dont N. DUPONT-AIGNAN, quittent l’hémicycle*.
- En conclusion, le handicap est toujours pour la cinquième année consécutive, la première cause de discrimination et le taux de chômage reste toujours 2 fois supérieur à celui des personnes valides : à défaut de « carte blanche », le bilan d’E. MACRON est plus proche de la « copie blanche ».
- *Un an après, n’ayant plus la majorité absolue à l’Assemblée Nationale, le nouveau gouvernement a proposé ce qui avait été refusé vigoureusement pendant 5 ans (hypocrisie ?).
- Un tiers de
- Un bon tiers de contre-vérités.
- Un gros tiers d’autosatisfactions.
- Un petit tiers de
Oui ça fait quatre tiers…. Mais ça dépend de la grosseur des tiers !
( En référence au film culte « Marius » de M. PAGNOL.)
Erick DAMAISIN
Délégué national en charge du Handicap