Le revenu de l’allocation adulte handicapée (AAH) est de 900 € et le seuil de pauvreté de 1020 € environ. Une personne en situation de handicap ne vit donc pas de son allocation, elle survie… DLF dénonce cette situation intolérable depuis toujours et propose qu’aucune personne en situation de handicap soit en dessous du seuil de pauvreté.
Lors du débat d’entre deux tours de la Présidentielle 2017. Le candidat E. Macron avait choisi le « handicap » pour sa carte blanche. Et il avait alors déclaré : « Je revaloriserai l’allocation adulte handicapée qui aujourd’hui est sous le seuil de pauvreté…et qui ne le restera pas…je le revaloriserai de plus de 100 € par mois… »
Or, cette même année 2017, le seuil de pauvreté s’élevait à 1 015 €. Pour passer au-dessus du seuil il fallait donc l’augmenter d’environ 200 €. C’était ici la première fake news du Président sur la question du handicap.
Mais en réalité, la situation est encore financièrement pire pour un couple dont les deux personnes percevant l’AAH ne bénéficieront d’aucune augmentation. La raison ? Le cumul des deux prestations dépasse le seuil de pauvreté. Et comme l’allocation est gelée, le pouvoir d’achat sera amputé de plusieurs dizaines d’euros. Le gouvernement tient compte du seuil de pauvreté quand cela l’arrange !
Non M. Macron, le compte n’est pas bon !
Les besoins liés au handicap sont multiples et plus importants que pour une personne valide.
Quelques exemples suffisent tout à chacune pour s’en convaincre :
– Coût d’un fauteuil, véhicule adapté, logement adapté, pour une personne à mobilité réduite.
– Aides techniques tels que des appareils audio, agrandisseurs, loupes électroniques pour personnes malvoyantes et non voyantes.
– Appareils auditifs pour les personnes mal intendantes…
La liste est loin d’être exhaustive !
Enfin, les personnes en situation de handicap souffrent d’être trop souvent dépendant des revenus de leur conjoint. Bien sûr, l’amour et la solidarité sont de valeurs mais il est normal que toute personne en situation de handicap puisse contribuer aux dépenses du ménage.
La plus grande crainte pour une personne en situation de handicap c’est la dépendance.
On doit non seulement vivre avec son handicap, une dépendance physique et morale mais aussi financière. C’est une loi discriminante ; comme une triple peine !
La solidarité nationale chère au Général DE GAULLE ne s’applique donc pas pleinement pour une allocation pour les personnes en situation de handicap ! C’est contraire à nos valeurs !
Une jeune femme m’a contacté à ce sujet. Elle a lancé un véritable « cri d’alarme ». Voici son témoignage :
« Je me bats pour les personnes en situation de handicap étant moi-même handicapée depuis plusieurs années. A 22 ans je suis confrontée à la pension AAH, je touche 900 euros par mois. Mais bien sûr l’envie de vivre ma vie, de me marier, de devenir mère est présente. Seulement quand on est en couple ou que les revenus du foyer atteignent le seuil de 1380€, l’AAH passe à 440€ puis régresse jusqu’à atteindre 0 euro quand les revenus du conjoint ou du foyer atteignent 1629€. A ce moment l’Etat m’abandonne totalement, l’enfer commence, la dépendance totale à la charge de mon futur mari qui devra avec son salaire de 1453€ subvenir à nos besoins. Finir les fins de mois à découvert, dire adieu au plaisir de la vie et être condamné à essayer de survivre… Voilà la vie des personnes handicapées dans notre beau pays. Le handicap c’est déjà très difficile nous n’avons pas besoin d’être plus handicapés à cause des lois, ça doit changer. »
Cindy La Révoltée.
M. Nicolas Dupont-Aignan soucieux de la dignité et du pouvoir d’achat de tous les Français et plus particulièrement des personnes les plus démunies est très sensible à ce sujet.
Debout la France met plus que jamais au cœur de son projet politique la dignité des personnes en situation de handicap.
Meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2020. De nombreux combats seront à mener.
Erick Damaisin
Délégué national en charge du handicap