Pierre Moscovici et son collègue Bernard Cazeneuve, ont présenté ce mercredi 25 septembre le projet de budget 2014 pour préçiser les modalités du redressement des comptes publics. Ce dernier sera assuré à 20 % par des hausses de recettes fiscales et à 80 % par la réduction de la dépense de l’État.
Sans grande surprise, la Défense est la première victime de ces coupes sombres. 23 500 postes dépendants de la Défense seront en effet supprimés d'ici à 2019, auxquels il faut ajouter 10 175 suppressions qui seront effectuées en vertu de la loi de Programmation militaire de 2009-2014. Alors que les autres ministères s'inscrivent dans la moyenne des efforts budgétaires réclamés – 2564 suppressions pour le ministère des finances , 2000 pour le logement, etc… le ministère de la Défense supporte à lui seul 60% des baisses d'effectifs ce qui ne manque pas d'inquiéter un grand nombre d'experts.
Ces derniers n'ont pas davantage été rassurés par les annonces de Jean Yves le Drian stipulant que la souveraineté de la France était parfaitement assurée avec un tel budget. Pour se faire une idée de la capacité d'un pays à assurer militairement sa souveraineté, l'OTAN a établi que le budget de la Défense devait atteindre au moins 2% du PIB or le budget annoncé pour 2014 atteindra péniblement 1,6% en France.
Cette politique ultra-restrictive produit déjà ses premiers effets concrets au sein de nos armées. Pour preuve, la note surréaliste du 18 juillet adressée à toutes les unités bas-rhinoises, par le lieutenant en charge de la base de défense de Strasbourg-Haguenau, qui explique que les magasins de l'armée ne seront bientôt plus en mesure d'équiper le personnel nouvellement incorporé du traditionnel casque de protection. La note précise plus loin que les réservistes sont appelés à retourner leurs casques et invite les nouvelles recrues à se tourner vers le marché de l'occasion. S'il s'agit d'un phénomène habituel pour les pays sous-développés, c'est une situation tout à fait inédite pour la France.
Au regard de cette situation alarmante, il est heureux que Vladimir Poutine se soit montré inflexible sur le dossier Syrien car les velléités belliqueuses de Laurent Fabius se seraient confrontées au manque criant de moyens d'une France désormais reléguée au rang de spectatrice.
Brigitte Brière
Membre du Bureau national de DLR
Déléguée nationale aux Armées