La Banque Centrale Européenne a donc décidé aujourd’hui d'abaisser son taux de refinancement à 0,15% et son taux de dépôt à -0,10%. Cette décision tranche avec l’immobilisme dont la BCE fait preuve depuis de trop nombreuses années. Sa politique monétaire exagérément restrictive, qui a poussé l’euro à la hausse, a conduit les économies européennes au désastre. Le taux de croissance dans la zone euro, l’un des plus bas du monde, en est la preuve.
Ces nouvelles mesures arrivent bien trop tardivement et ne sont pas à la hauteur de l'enjeu. Des pays comme les Etats-Unis, le Japon ou le Royaume-Uni ont depuis longtemps relancé leurs économies grâce à une politique monétaire beaucoup plus volontariste.
Cette décision sera néanmoins insuffisante. Le vice initial de l’euro est d’imposer une même politique monétaire à un ensemble de pays aux réalités trop disparates. L’euro impose un taux de change unique, qui ne peut pas convenir à des pays aussi différents en matière de productivité, de taux d’inflation structurel ou de spécialisation économique. La seule solution est le passage de la monnaie unique à une monnaie commune afin de retrouver de la flexibilité dans les politiques monétaires des différents pays européens. C'est aujourd'hui la meilleure solution pour recréer de la richesse et des emplois en Europe.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la République