Ce mercredi et pour la première fois dans l’histoire de la zone euro, la Commission européenne a lancé une procédure d’infraction contre le projet de budget d’un Etat membre, à savoir l’Italie, contestant les choix démocratiques du gouvernement italien pour 2019.
La Commission agit sur la base du “Pacte euro+”, transcrit dans un traité européen en mars 2012, le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de la zone euro (TSCG) qui fut signé par Nicolas Sarkozy et ratifié par François Hollande malgré ses promesses électorales.
Ce traité ratifié dans des circonstances exceptionnelles est en fait un véritable traité de soumission de la politique budgétaire des Etats membres endettés à l’UE sans aucun contrôle démocratique. Aujourd’hui comme hier, nous ne pouvons y souscrire.
A l’époque du TSCG, et du fait de la Grèce pour l’essentiel, la zone euro en pleine crise de surendettement était à la dérive, et les autres Etats membres prétendaient ainsi édifier un pare-feu contre le risque de contagion de la crise grecque à d’autres pays du sud de l’UE.
Depuis, les technocrates européens n’ont plus l’excuse de la crise et il est devenu nécessaire de relancer la croissance ! Le débat “austérité contre croissance” a été tranché en faveur du dernier terme dès 2015, mais ce traité absurde n’a pas été modifié.
C’est pourquoi la position de la Commission et de l’Eurogroupe sur la question budgétaire italienne apparait être plus une position dogmatique qu’une position réaliste.
Parce que l’Italie s’est dotée d’un gouvernement qui respecte son peuple, on veut la condamner !.
Parce que l’Italie souffre depuis 2009 d’une stagnation économique et que les Italiens perdent du pouvoir d’achat, ce gouvernement soutenu par près de 70% des Italiens a décidé d’un budget de relance qui respecte au demeurant les obligations de Maastricht en matière de déficit !
L’Italie, troisième économie de la zone, doit pouvoir choisir la croissance contre l’austérité, elle ne remet pas en question la politique monétaire de la zone, mais entend simplement défendre l’autonomie de sa politique budgétaire et les intérêts de ses contribuables-citoyens !
En lançant cette procédure, la Commission choisit une nouvelle fois les intérêts de la finance spéculative internationale contre les travailleurs, les retraités, les entrepreneurs et même les banques italiennes.
Dominique Lapierre Nicolas Dupont-Aignan
Délégué National Debout La France Député de l’Essonne
aux Questions Européennes Président de Debout La France