La Banque centrale européenne a commencé hier à acquérir des obligations de multinationales privées, en toute discrétion et sans aucune consultation démocratique.
Elle a ainsi décidé de racheter autour de 120 milliards d’euros de dettes par an, sans aucun contrôle et sans aucune contrepartie d’investissements, d’emplois ou de grands projets de recherche.
Après avoir racheté les créances pourries des banques privées et d’avoir mis à disposition de ces dernières plus de 1000 milliards d’euros, la BCE poursuit une politique folle de planche à billet irresponsable aux seuls profits des multinationales. Les bulles spéculatives sont aussi massives que la reprise économique est atone.
Les grandes entreprises n’ont actuellement aucun problème à se financer du fait de leur propre taille critique et grâce aux politiques monétaires précédentes qui ont déjà considérablement abaissé les taux sur les marchés financiers.
Au contraire, les petites et moyennes entreprises, ainsi que les artisans et agriculteurs ont toutes les peines du monde à financer non seulement leur investissement mais leur besoin de trésorerie. En zone euro, des entreprises viables crèvent tous les jours à cause de l’incurie des banques.
La BCE qui devrait être la garante de l’équilibre des marchés financiers et de l’égal accès de tous les acteurs économiques au crédit, offre un avantage concurrentiel inouï aux multinationales et surtout à leurs actionnaires.
Évidemment l’ensemble des contribuables et des entreprises assurent en revanche les risques économiques et financiers pris par la BCE qui confirme être indépendante de la démocratie mais complètement soumise aux intérêts des puissances de l’argent.
Le bon sens commande de cesser cette politique irresponsable. Les avances monétaires des banques centrales doivent servir l’intérêt général à long terme, protéger la stabilité financière des états, garantir les grands projets d’investissement et de recherche. Il est aussi vital de garantir aux PME un juste accès au crédit sous peine de retirer aux banques leur licence.
La Banque Centrale Européenne, qui agit hors de tout contrôle politique, est non seulement un instrument anti-démocratique au service d’une Union européenne soumise aux lobbys mais une bande d’incapables qui mène l’économie européenne à la ruine.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France
Candidat à l’élection présidentielle de 2017