Alors que les peuples européens se sont exprimés aux dernières élections européennes en faveur d'une réorientation radicale de l'Union européenne, soit en ne se déplacant pas pour voter, soit en portant leur choix sur une liste eurosceptique, les chefs d'Etats ont choisi de nommer celui qui fut pendant dix-huit ans le tenancier du pire paradis fiscal.
C'est comme s'ils avaient choisi un patron de bar à vins pour désintoxiquer des alcooliques. Lors de la sortie de mon livre « Les Voleurs de la République », j’avais dénoncé à l’époque les Etats-voyous européens qui pratiquent le dumping fiscal et l'opacité financière. J'avais constaté que le Luxembourg en était la plaque tournante. $
Depuis des années ce pays contourne les règles européennes pour laisser ses banques s'enrichir. A la fin ce sont les contribuables européens et notamment français qui paient la note. J’appelle donc le nouveau Président de la Commission européenne à clarifier sa position et à prendre dès à présent toutes les décisions nécessaires afin de régler le problème de la fraude fiscale en Europe.
La première mesure concrète et efficace serait d'exclure le Luxembourg de l'Union européenne tant que le pays ne se conforme pas aux exigences fiscales et bancaires des autres pays. Il y a un moment où on ne peut pas continuer à profiter du système sans en respecter aucune des règles du jeu.
Par ailleurs, Jean-Claude Juncker, fervent soutien de l’accord de libre-échange entre les États-Unis et l’Union Européenne est un fédéraliste convaincu. Partisan des politiques d'austérité, il a toujours fait preuve de beaucoup d'indulgence vis-à-vis des marchés financiers, beaucoup moins avec les peuples européens. Ce n'est décidement pas sa nomination qui va réconcilier les citoyens européennes avec l'Union européenne.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la République