Cet après-midi, les députés siègeront pour le vote solennel sur le projet de loi sur le mariage homosexuel et l’adoption.
Ma position a toujours été très claire sur le mariage homosexuel. Que deux individus du même sexe désirent officialiser leur amour ne me choque pas. Pendant la présidentielle, j'avais d'ailleurs proposé une union civile en mairie. En revanche je trouve dommageable d’ouvrir l’adoption aux couples homosexuels car cette disposition crée de fait un droit à l’enfant. Or il n’y a pas de droit à l’enfant mais des droits de l’enfant dont le premier est celui d’avoir un père et une mère. En modifiant notre code civil, cette loi risque de perturber notre modèle de filiation et de conduire à la marchandisation de l'enfant. Cela, je ne l'accepte pas.
Malgré les pressions et les anathèmes, j'ai toujours voté dans le sens de l'intérêt général. Sur ce projet de loi, je ne me déroberai pas. C’est pourquoi je voterai Non au projet de loi socialiste.
Je le ferai avec d'autant plus de clarté que j'ai toujours tenu une position équilibrée et raisonnable sur la reconnaissance par la société du droit des homosexuels à s'aimer.
Ces deux semaines de débats parlementaires sont un immense gâchis que le probable vote de la loi n’occultera pas. Dans cette affaire hautement sensible, le gouvernement n’a à aucun moment fait le choix du consensus et de l’apaisement. Je le regrette profondément car il a ouvert des plaies qu’aucun vote ne refermera.
L'immense majorité des couples homosexuels ne demandaient que le droit de solenniser leur union, ni plus ni moins. Et les Français y étaient, dans leur immense majorité, favorables. C'est ce que la sagesse commandait.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République