Le Vendredi 13 juillet 2018, le premier ministre présentait un certain nombre de mesures concernant les conditions d’incarcération et de détention de détenus classés S et salafistes.
Loin de répondre à l’urgence de la situation, ces mesures annoncées à grand renfort de tambours ne sont en fait que des mesurettes et la dernière agression en date d’un surveillant pénitentiaire en Corse par un détenu classé S a prouvé les limites de la législation et des dispositions administratives en vigueur. Le mouvement de mécontentement justifié des surveillants pénitentiaires à la suite de cette affaire, réclame une réforme radicale.
On ne reviendra pas sur les mesures qui devraient s’appliquer à tous les détenus http://www.debout-la-france.fr/actualite/prisons-honte-au-gouvernement mais plus particulièrement sur celles concernant les fichés S.
L’administration a bien mis en place, en interne, le « service du renseignement » dont l’objectif est de regrouper les informations sur les fichés S incarcérés, leur prosélytisme vis-à-vis des autres détenus, etc…
Mais si l’idée est pleine de bon sens, le dispositif souffre d’un manque de moyens flagrant quand on sait que dans un établissement comme les Baumettes à Marseille qui accueille plus de 900 détenus (es) dont un certain nombre est radicalisé, ce service est composé seulement de 4 personnes : un officier, un brigadier et deux agents.
Autre mesure à prendre, la généralisation des portes avec ouverture spécifique pour le menottage avant la sortie des cellules (dispositif existant depuis des années aux Etats Unis,) et qui aurait pu éviter l’agression survenue à la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) où Christian Ganczarski, 51 ans, ancien responsable de la maintenance et du cryptage des réseaux de ommunication d’Al-Qaïda a poignardé, à sa sortie de cellule au cri d’ »Allouha Akbar », 3 surveillants avant de pouvoir être maitrisé.
D’une manière générale, Il est indispensable d’instaurer la rétention administrative pour les fichés S les plus dangereux (pour “sûreté de l’État”) et l’expulsion des étrangers qui seraient dans ce cas. De plus il est impératif d’avoir des établissements spécialisés pour les détenus classés S, avec des surveillants pénitentiaires formés à cet effet et équipés comme il se doit.
Enfin, pour les djihadistes français de retour de zone irako-syrienne, comme le préconise Nicolas Dupont-Aignan, ils devraient être incarcérés dans “un bagne démocratique” aux îles Kerguelen, un “ Guantanamo contrôlé“, contrairement au ” Guantanamo américain“ à Cuba où il n’y pas de contrôle judiciaire“.
Michel Colas
Délégué National aux catégories socio-professionnelles
Jacques Struznski
Surveillant pénitentiaire à la retraite