Les députés ont adopté vendredi soir l’instauration du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu à partir de janvier 2018.
Cette mesure est la fausse bonne idée par excellence car les avantages annoncés sont faibles par rapport aux graves conséquences de cette mesure. C’est un nouveau moyen trouvé par le gouvernement pour intensifier le matraquage fiscal imposé à des Français qui n’en peuvent plus, alors même que la mensualisation existe déjà !
Cet impôt est présenté à tort comme une nouveauté puisqu’il est déjà partiellement en vigueur, pour près de la moitié des prélèvements obligatoires – principalement les cotisations sociales et la contribution sociale généralisée (CSG).
De plus, le prélèvement à la source serait un outil pour permettre d’augmenter les impôts sans que le contribuable s’en rende réellement compte. Rappelons que la CSG a fortement augmenté ces dernières années sans véritable opposition !
Par ailleurs, cette mesure individualiserait encore davantage notre société puisque l’impôt serait prélevé pour chaque individu et non plus pour chaque foyer familial.
Cela mettrait fin à la possibilité pour l’Etat de mener une politique familiale forte.
Enfin, cela entraînerait des problèmes de confidentialité, car les Français devraient dévoiler toute leur situation familiale et patrimoniale aux entreprises pour calculer l’impôt.
Autre sujet, l’impôt à la source est présenté comme une avancée en matière de simplification administrative. Pourtant, cette mesure transforme les entreprises, déjà asphyxiés par les normes et les réglementations, en percepteurs d’impôts, ce qui n’est pas leur rôle !
Il pourrait même coûter plus cher car l’administration devrait assurer le contrôle des entreprises.
C’est ainsi la première fois que le contribuable avancera l’impôt qu’il doit à l’administration, à l’image du RSI, véritable usine à gaz dont nous connaissons les graves conséquences. Les régularisations postérieures seraient un casse-tête de plus pour notre administration.
Système mis en place en Allemagne, le paiement des impôts en Allemagne est un véritable parcours du combattant pour le contribuable allemand !
Le gouvernement, qui constate que les rentrées d’impôts sont de moins en moins assurées, essaye de trouver un moyen pour remédier à ce problème, ce qui augmentera mécaniquement la pression fiscale globale.
C’est pour toutes ces raisons que je m’y oppose.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France
Candidat à l’élection présidentielle