François Rebsamen va décidément de découverte en découverte. En prenant connaissance l’autre jour des dernières statistiques du chômage, le ministre du Travail avait pris conscience de l’ampleur d’un phénomène dont il s’avouait incapable de prévoir le reflux. En visite aujourd’hui sur un chantier de travaux publics, M. Rebsamen semble avoir découvert que l’emploi par des entreprises françaises de travailleurs détachés, venus pour la plupart de l’Europe de l’Est, constitue un problème économique et social majeur.
En vertu d’une directive européenne de 1996, environ 350.000 travailleurs étrangers bénéficient du SMIC français, jusqu’à dix fois supérieur au niveau des salaires dans leur pays d’origine tandis que leurs employeurs paient les charges sociales de ce pays, de 30 à 40% moindres que les nôtres.
Nos PME qui croulent sous les charges, nos travailleurs dont le coût est effectivement supérieur à celui de leurs homologues roumains, ukrainiens, bulgares ou polonais, sont victimes de ce dumping éhonté et de cette concurrence déloyale qui entraîne un manque à gagner de 380 millions d’euros pour notre système de protection sociale.
Le ministre en visite a préconisé un renforcement des mesures de contrôle. Mais comment compte-t-il empêcher de grandes entreprises de profiter sans scrupules et en toute impunité de dispositions qui lèsent la collectivité mais grossissent leurs marges bénéficiaires.
La seule solution réside dans le retrait de la directive européenne de 1996 et dans le rétablissement d’un contrôle de nos frontières. C’est ce que demandait depuis des années Debout la République. C’est ce que demande au gouvernement dont fait partie M. Rebsamen Debout la France.
Dominique Jamet
Vice-Président de Debout la France