Le Monde a révélé aujourd’hui la lettre du ministre de l’Intérieur au président de la République sur la future réforme de la politique pénale. Nous savons désormais pourquoi cette réforme met autant de temps à être élaborée alors qu’il y a tant besoin de répondre à l’explosion de la délinquance et au besoin d’ordre et de sécurité des Français.
La réalité éclate au grand jour. Au sein même de l’exécutif, les positions laxistes de Mme Taubira, persuadée qu’il faut vider les prisons pour lutter contre la récidive, ne sont plus acceptées. Je ne peux que me féliciter de voir le ministre de l’Intérieur s’opposer à ces dérives et reprendre certains arguments de bon sens que je répète depuis des années.
Il est en effet plus que temps de donner les moyens à nos forces de l’ordre et à la Justice de lutter efficacement contre la délinquance qui gangrène notre pays. Construire les places de prisons qui nous manque (25 000 places sont nécessaires pour rattraper notre retard sur la moyenne européenne), sanctionner plus durement les multirécidivistes, répondre à chaque délit par une réponse pénale immédiate et adaptée, sont trois mesures concrètes que je défends depuis de nombreuses années.
Cette lettre n’est pas un énième couac auquel ce gouvernement nous a habitué ou une simple divergence d’appréciation entre deux ministres qui pourra se régler dans le cadre d’un arbitrage ministériel. Il s’agit d’une profonde fracture entre deux lignes politiques irréconciliables.
A présent, c’est au président de la République de trancher. Entre la vision laxiste et dogmatique de la garde des Sceaux et le pragmatisme affiché de M.Valls, le président ne peut plus se contenter d’une énième synthèse molle.
Si à la fin de l’été, les deux ministres sont toujours en place, c'est que M.Valls ne sera plus qu'un alibi sécuritaire et qu’une fois encore le président de la République aura montré son incapacité à trancher une ligne politique claire. Sinon, F.Hollande doit d'urgence changer C.Taubira de ministère car notre pays a besoin d’un président de la République capable de choix énergiques et courageux, pas d’un premier secrétaire du parti socialiste.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République