On dit que le pouvoir éloigne et isole. Ce vieil adage est tellement vrai pour François Hollande qu'on a l'impression qu'il a été inventé pour lui. Après 6 mois à l’Élysée, les dorures du palais présidentiel ont eu raison du Président normal et proche des Français.
Certes sa prestation était remarquable sur la forme. Tout en retenue et modestie, François Hollande a donné l'illusion de porter avec panache le costume de Président. Mais hélas l'exercice du pouvoir ne se résume pas à une posture. C'est d'abord des actes et des résultats. Et les Français, eux, voient la vérité crue depuis 6 mois. Le chômage atteint des sommets, la croissance est aux abonnés absents, les délocalisations deviennent quotidiennes, les impôts se multiplient, la délinquance explose, la dette grossit…
Sous le vernis des dorures, il y a la réalité du pays que les socialistes ne veulent plus voir. Ils se raccrochent à l'illusion d'un déficit à 3% du PIB comme un naufragé à un bout de bois. Mais la tempête économique va les balayer ; eux et leur bout de bois. Pourquoi ? Parce que Monsieur Hollande fait un contresens majeur. Comme Nicolas Sarkozy, il considère que l'endettement est la source de tous nos maux. Mais ce n'est que la conséquence d'un mal plus profond que ni lui ni l'opposition UMP ne veulent affronter : l'absence de création de richesse nationale. Si la dette a explosé, c'est d'abord parce que les entreprises ont préféré délocaliser.
François Hollande s'est dit responsable devant les Français mais depuis 6 mois il fait le jeu des marchés financiers, des technocrates de Bruxelles, des multinationales, de l'OMC. Bref il se préoccupe de tout le monde sauf de ceux qui l'ont installé à l’Élysée : les Français. Or sa seule et unique obsession devrait être de relocaliser l'emploi en France. Et pour ça il ne doit se priver d'aucun outil et surtout pas de deux armes de compétitivité massive – et donc de désendettement : la dévaluation compétitive et le protectionnisme intelligent. C'est le point commun entre tous les pays qui tirent leur épingle du jeu dans la mondialisation.
Cet homme seul à son pupitre, aujourd'hui aveuglé par les dorures élyséennes, emmène le pays sur la voie dramatique de l'Espagne et de la Grèce. Les Français, qui souffrent tous les jours un peu plus de cette hyper-austérité, en sont parfaitement conscients mais lui, aveugle et sourd, maintient son cap. A la prochaine conférence de presse dans 6 mois, le peuple risque de gronder aux portes du palais.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République