Le constat est clair : la filière hippophagique décroit d’année en année et c’est plutôt une bonne nouvelle pour les défenseurs de la cause animale !
En effet, si la France comptait plus de 1000 boucheries chevalines en 2005, il n’en restait plus que 300 en 2018. Les animaux tués en abattoirs sont eux aussi en nette diminution : environ 5200 en 2021 contre 20 000 en 2013 !
Ce rejet de la consommation de viande chevaline est principalement dû aux nombreux scandales alimentaires comme Spanghero mais aussi au combat que mènent les associations de défense animale qui œuvrent sans relâche pour que le cheval soit considéré comme animal de compagnie.
En dépit de cette forte réprobation sociale, la France est l’un des pays qui consomment le plus de viande chevaline : la consommation est estimée à 30 000 tonnes/an soit 0,5 kg/habitant/an. Ce qui peut paraître paradoxal !
Les ¾ de cette viande chevaline consommée en France sont importées de pays comme les USA, le Canada, le Brésil, la Pologne… La France importe ainsi ces chevaux vivants pour les réexporter en partie vers d’autres pays comme l’Italie ou l’Espagne. Cette activité de ré-export de viande chevaline s’est considérablement développée et en fait un business très lucratif.
Des conditions d’abattage scandaleuses :
Des enquêtes qui ont été menées sur l’origine de la viande exportée vers l’Union européenne révèlent des conditions d’abattage terribles (abattoirs non conformes) ainsi que de nombreuses dérives : des chevaux malades, blessés, parfois volés, transportés dans des conditions scandaleuses (pas d’eau ni de nourriture, trajets longs sans arrêt pour les animaux ce qui est en totale contradiction avec les normes européennes), aucune traçabilité de la viande. La maltraitance animale est très présente en Uruguay et en Argentine : ces pays utilisent des chevaux de course, de ferme qui sont malades, squelettiques, affamés, usés, issus de trafics. Il n’y a aucune éthique, aucun respect, juste de la maltraitance et de la souffrance !
L’Uruguay qui est le nouveau pays d’approvisionnement de viande chevaline, n’hésite pas à produire de faux documents permettant ainsi la fraude et le détournement de milliers de chevaux. Ces derniers n’étant pas identifiés, il n’y a pas de suivi ni de passeport attestant de leur suivi médical !
Face à ce constat, les défenseurs de la cause animale s’élèvent contre cette cruauté et demandent l’interdiction de l’hippophagie en raison du lien fort entre l’Homme et le cheval.
En 2019 une question écrite (n°09516) avait été posée au Sénat sur les dispositions de lutte contre les conséquences sanitaires et le mal-être animal provoqués par l’hippophagie et son éventuelle abolition. Le Sénat avait répondu que l’interdiction de l’hippophagie n’était pas à l’ordre du jour et que les conditions d’abattage des animaux faisaient l’objet d’un suivi régulier. Par ailleurs le Sénat a rappelé que la loi avait instauré l’obligation de former un RPA (Responsable de protection animale) dans tous les abattoirs de boucherie ayant pour mission de superviser les contrôles internes et de veiller au bien-être animal.
Quelle est la position de Debout la France concernant l’hippophagie ?
Nicolas DUPONT-AIGNAN qui est contre l’hippophagie avait rédigé le 29 avril 2018 la proposition de loi n°828 visant à modifier le statut juridique du cheval en le faisant passer d’animal de rente à animal de compagnie.
En parallèle Debout la France demande à l’Union Européenne d’interdire toutes les importations de viande chevaline issues de pays comme le Brésil, l’Argentine et bien d’autres, et ce, au nom du bien-être animal.
Debout la France demande également, en attendant que cette interdiction soit approuvée et appliquée, que la transparence et la traçabilité de la viande chevaline importée soient appliquées afin que le consommateur soit informé sur l’origine du produit.
Carole Pelisson
Déléguée nationale au Bien-Être Animal
Sources :
https://www.senat.fr/questions/base/2019/qSEQ190309516.html
https://www.l214.com/animaux/chevaux/viande-de-cheval/