Alors que la restriction à la mobilité automobile est devenue un but dogmatique pour certains partis politiques, la hausse de l’essence est un facteur providentiel pour resserrer l’étau sur les usagers de la route.
Notre véhicule est, dans les pays occidentaux et dans les mégalopoles cosmopolites, le support privilégié de la restriction du droit à la mobilité alors qu’un continuum s’installe, ainsi, entre l’individu et son objet connecté, l’automobile.
Stellantis (groupe incluant les constructeurs “français” Peugeot, Citroën et DS Automobiles) a récemment signé un accord avec Amazon, comme Renault l’avait fait avec Google, pour l’accès et l’hébergement de nos données avec des services d’IA associés, afin de rendre plus communicants et autonomes nos véhicules…
Une tendance est à densifier, en population, nos villes françaises vu l’expérience urbaine belge ou néerlandaise. Simultanément, il y a un souhait inavoué de fixer les populations en troupeaux sédentaires gavés d’alimentation “plaisir” et de supports culturels autorisés par la doxa tout en étant redevables de leur état de santé… Toujours dans ce sens, les immigrations sont incitées afin de générer de nouveaux arrivants comme citoyens consommateurs qui auront été acclimatés de-facto aux nouvelles normes culturelles et sociales voulues pour la France et, plus globalement, l’Occident.
Mais comment immobiliser une population ? En lui apportant la consommation sur place par de petites surfaces de proximité et non des hypermarchés, des services de livraison uberisés (pas seulement alimentaires mais globaux à la Amazon ou la AliExpress, les acteurs français de la grande distribution s’y étant mis également ), du télétravail majoritaire, des salles de sport … tandis que les grands espaces seront sans doute restreints pour les masses, ceci en rendant ainsi l’automobile superflue. Quel jeune urbain d’aujourd’hui rêve du permis de conduire ?
D’autres facteurs d’immobilisation reposent sur le fait de sciemment compliquer le trafic routier, dans les villes, par des voies éco-actives désertes de vélos, dans les campagnes aussi, par une répression bientôt à la microseconde. Un tram peu entraver avec un tracé bien choisi le trafic périphérique .. dissuasion donc basée sur l’usure …
Les transports en commun sont souvent pénibles, sales, lents, insécures et aléatoires en ponctualité. Contraintes climatiques et sanitaires apportent leurs effets d’aubaine à cette incitation de nous emprisonner sur quelques kilomètres carrés.
Alors que les radars ont pullulé dans des zones d’intérêt pécuniaire plutôt que sécuritaire, nos automobiles connectées autoriseront de connaître, à tout instant, nos vitesses et notre comportement au volant. Pire, les développements de l’Intelligence Artificielle permettront de réguler le trafic par des systèmes d’autorisation à utiliser son véhicule sur des créneaux acceptés ou imposés. Le système régalien ira-t-il jusqu’à demander la raison intime du déplacement : vital ou agrément ?
Il n’y a qu’un pas pour faire du système “d’adaptation intelligente de la vitesse” bientôt imposé à tout nouveau véhicule, un moyen de pénalisation et de restriction.
Comme les voitures autonomes vont devenir majoritaires dans quelques années, pourquoi, aujourd’hui, vouloir punir à ce point l’usager encore libre de sa conduite ?
Cette mutation de la circulation a d’ailleurs été difficile à Paris, au début du XXème siècle, dans la cohabitation véhicules hippomobiles et tacots. Dans le cas présent, les autorités chercheront à précipiter la situation hybride par une disparition accélérée des véhicules à conduite humaine.
Sans être dystopique à outrance, l’automobile focalise cette transformation civilisationnelle de figer dans un espace restreint l’individu en le nourrissant, le perfusant de ce que l’on qualifiera de nécessaire, suffisant et non superflu pour lui.
Dans son programme, le candidat Nicolas Dupont-Aignan traite justement plus largement de ce sujet dans la partie “Souveraineté numérique”, par le fait de “Lutter pour les libertés individuelles menacées par le numérique avec un moratoire sur l’exploitation des objets connectés, des formes de crédit social, et un droit à la non-traçabilité des individus et ce, par les objets personnels ou ceux de la ville connectée” afin de “Veiller à ne pas connecter nos maisons, véhicules, biens pour des raisons de tarification pénalisante, de surveillance ou d’assurance à primes différentielles qui nuisent à la liberté de mouvement et de pensée de l’individu”.
Si l’immobilisation passe par une dissuasion “technique” ici décrite, toute augmentation des dépenses automobiles comme les assurances, les péages et bien entendu… le carburant… constituent des facteurs accélérateurs et incitateurs à changer ses habitudes.
La technologie peut être bienveillante et pas seulement un moyen de contrôle et de sanction. Quel monde voulons-nous ? Est-ce aux GAFAM de l’inventer, de le vendre à nos gouvernants souvent dépassés ? Notre liberté de mobilité est gravement menacée.
Lionel Mazurié
Délégué National au Numérique
DEBOUT LA FRANCE