Demain les tarifs de l'électricité vont connaitre une nouvelle hausse. Cette fois le gouvernement n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. En moyenne les Français vont voir leur facture augmenter de 5%. Il s'agit de la plus forte hausse depuis la libéralisation des services de l'énergie. Et contrairement à ce qu'avaient voulu faire croire les socialistes, cette hausse ne va pas toucher une minorité de consommateurs puisque 93% des ménages vont voir les prix s'envoler. Alors que les Français subissent une chute de leur pouvoir d'achat à cause de la crise, cette forte augmentation risque d'être impossible à supporter pour le portefeuille des ménages français.
Selon un baromètre annuel du ministère de l'Écologie et de l'Energie, la facture énergétique des Français a déjà bondi de 200 euros en 2012 (soit 6%) pour atteindre 3 200 euros par ménage. C'est bien au-delà du rythme de l'inflation. Et pourtant les géants de l'énergie (GDF Suez et EDF en tête) prétendent que ce n'est pas assez.
Cette hausse arrive seulement deux jours après que Henri Proglio ait annoncé des profits en forte progression pour EDF avec un bénéfice net en hausse de 3,5% à 2,9 milliards d'euros. L'Etat, en tant qu'actionnaire, va bien entendu grassement bénéficier des ces résultats positifs. Ce pourrait être l'occasion d'annuler la hausse de 5% des tarifs. Mais M. Ayrault se garde bien de rendre la monnaie aux Français…
En vérité les Français sont devenus des vaches à lait. Nous sommes passés d'un monopole public à un monopole privé. Du coup EDF en profite pour pomper les Français et investir souvent n'importe comment à l'étranger. Faut-il rappeler que les comptes d'EDF ont été plombés par l'achat inconsidéré de British Energy pour 15,6 milliards en 2008 ?
Cette nouvelle hausse confirme une fois encore que toute décision a des conséquences. Lorsque Jacques Chirac et Lionel Jospin avaient signé la libéralisation des services publics en 2002, on nous avait raconté la fable habituelle. La concurrence libre et non faussée chère à Bruxelles permettrait une baisse significative des prix. C'est tout l'inverse qu'il s'est passé. Sur 35 pays européens, la France est aujourd'hui au 13e rang dans l'ordre croissant des tarifs; elle bénéficiait autrefois de l'électricité la moins chère. Tout démontre que la libéralisation du marché de l'électricité a été une opération négative.
Demain les Français en paieront encore une fois le prix.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République