En ratifiant l’ordonnance du 26 septembre 2014, le Parlement ne fait que constater les faits. L’échéance du 1er janvier 2015, fixée par la loi handicap de 2005 en matière d'accessibilité des établissements recevant du public, des bâtiments d'habitation et des services de transport public de voyageurs, n'a pas pu être tenue du fait du retard accumulé.
Seul 40% des établissements recevant du public (ERP) sont aujourd’hui aux normes d’accessibilité.
Tous ceux qui ne le sont pas sont censés déposer avant le 27 septembre 2015 un ADAP (Agenda d’Accessibilité Programmée) pour prévoir les travaux nécessaires. Plusieurs centaines de milliers d’ADAP sont censés être déposés et seuls quelques dizaines de milliers l’ont été.
C’est dire que l’on s’achemine vers un nouveau retard dans le retard.
En cause, d’abord une économie exsangue qui ne permet plus d’investir dans le futur. En cause , une classe politique qui ne gère plus que le court terme. En cause, l’absence de vision.
Car la problématique du handicap et de l’accessibilité n’est pas le problème d’une petite minorité de personnes aux capacités physiques réduites, c’est un problème global de société.
Nous vivons de plus en plus longtemps, et de plus en plus en plus en bonne santé.
Mais ce qui n’est pas une charge sociale mais une richesse nouvelle a sa contrepartie: nous allons tous être handicapés, à des degrés divers et dans des modalités très diverses. Au niveau visuel, auditif, au niveau de la mobilité, tout en restant capables d’être actifs sur le plan social et économique.
Cette mutation de la pyramide des âges n’est toujours pas sérieusement prise en compte, alors même que ce que l’on nomme “les handicapés” ne sont en quelque sorte que le sommet de l’iceberg.
Il faudrait pour cela une véritable politique économique de croissance au lieu de lé déflation voulue et organisée par les fanatiques de la monnaie unique et de l’Union Européenne qui étouffe les économies européennes et l’économie française.
Il faudrait surtout une vision de long terme, une vraie politique d’investissement pour le futur dans lequel seraient désormais prises en compte les mutations anthropologiques qui sont issues de la grande période de croissance de l’après-guerre mondiale.
Au lieu de cela, nous n’avons plus que des gouvernements qui ne gèrent plus que l’immédiat et qui organisent la régression sociale.
La préoccupation du handicap et de l’accessibilité devrait traverser toute la société, toutes les collectivités publiques, tous les acteurs sociaux. Elle suppose un véritable changement de cap culturel.
C’est aussi l’ambition de Debout la France.
François MORVAN
Vice-président de Debout La France
Délégué à la Santé, Sport et Handicap