Debout la France ne passera jamais sous silence toutes les injustices, agressions, discriminations à l’encontre des personnes handicapées. La maltraitance peut être physique, morale, financière, sexuelle, bien souvent, hélas, dans le cadre familial mais aussi dans l’ensemble de notre société.
Depuis plusieurs mois, des lanceurs d’alerte ont dénoncé des faits commis contre des personnes ou enfants handicapés sans réelle réaction du gouvernement.
Sur les réseaux sociaux, une vidéo de l’agression d’un automobiliste sur une personne aveugle a illustré ce fléaux intolérable et la lâcheté des agresseurs. A de nombreuses reprises, de jeunes aveugles ont été empêchés de faire leurs courses avec leurs chiens d’accompagnement. Dernièrement, une vidéo vue 4 millions de fois a montré comment une jeune femme a été refoulée avec son chien d‘assistance d’un salon de thé en Gironde.
La liste des discriminations est hélas bien longue et démontre que le gouvernement ne réagit pas face aux discriminations, les injustices et les violences subies par les personnes handicapées. Pour rappel, se sont pourtant les personnes en situation de handicap qui sont les plus discriminées en France.
Il faut aussi avoir le courage de dénoncer les violences qui se produisent dans les centres spécialisés qui devraient pourtant être des havres de sécurités pour les résidents.
Selon un article du journal La Dépêche du midi publié le 29 mai 2020. Un individu de 32 ans aurait été interpellé par la police près de Muret en Haute-Garonne. Il aurait commis des viols dans un centre d’accueil sur des hommes et des femmes sous tutelle ou curatelle.
Un documentaire sur l’ME (institut médico-éducatf) de Moussaron diffusé dans l’émission « Zone interdite » de M6 a révélé des images prises en caméra cachée d’enfants attachés, enfermés, tout ça dans des structures non adaptées.
Depuis 1994, le code pénal reconnait la situation des victimes dites « vulnérables » et/ou qui ne sont pas en capacité de se protéger mais pas spécifiquement des personnes en situation de handicap. En clair, les procédures ne sont pas adaptées à la situation.
Pourtant, une récente étude réalisée par la DREES (Direction de la recherche, des études, et de l’évaluation et des statistiques) a démontré que les personnes handicapées, en particulier les femmes, sont plus souvent victimes d’agressions physiques, sexuelles ou verbales.
Les chiffres sont terrifiants : 9 % des femmes handicapées sont victimes de violences contre 5.38 % pour celles sans handicap.
Pire encore, seules 25 % des victimes se rendent au commissariat et seules la moitié portent finalement plainte.
Résultat, nos compatriotes ne se sentent pas en sécurité et s’isolent : 16 % renoncent à sortir de leur domicile. Ces chiffres éloquents sont bien supérieurs du reste de la population.
Debout la France exige que les violences envers les personnes en situation de handicap soient enfin combattues comme il se doit. Le gouvernement doit intervenir en particulier pour assurer la sécurité dans les centres spécialisés en donnant les moyens humains qui manquent cruellement à l’encadrement des établissements.
Enfin, nous devons adopter le code pénal pour que les criminels sachent qu’attaquer des personnes en situation de handicap sera une circonstance particulièrement aggravante.
Néanmoins, modifier le code pénal n’aura d’effet que si la sécurité de tous est assuré, notamment en donnant les moyens aux forces de l’ordre, en construisant les places de prison et en rompant définitivement avec le laxisme judicaire.
Erick Damaisin
Délégué National à la dignité des personnes en situation de handicap