Le vendredi 26 novembre, le ministre des Outre-mer S. Lecornu a évoqué une autonomie de la Guadeloupe sans voir qu’elle serait un précédent désastreux et constituerait une caisse de résonance pour toutes les revendications de minorités qui portent en bandoulière leur haine recuite de la France.
Le gouvernement prouve aussi et surtout qu’il est totalement déconnecté de la situation en Guadeloupe et que cette solution passe totalement à côté des problèmes sur place.
Pyromane comme trop souvent, le gouvernement avait jeté les Guadeloupéens dans la rue lorsqu’il avait décrété l’obligation vaccinale pour les soignants et les pompiers et les suspensions de contrats de travail qui en découlent en cas de refus, mesures contre lesquelles Debout la France s’insurge depuis des mois. Il est particulièrement choquant de stigmatiser et de mettre au ban de la société ceux-là mêmes qui, en mars 2020, ont combattu le COVID sans protection parce que ce gouvernement et le précédent avaient fait montre d’une scandaleuse imprévoyance en négligeant les stocks de masque.
En matière de santé publique, les difficultés auxquelles la métropole est confrontée sont souvent exacerbées dans les Outre-mer et particulièrement en Guadeloupe où les hôpitaux connaissent les pires difficultés de fonctionnement, notamment à cause du manque de personnel soignant et du manque de lit. La décision de suspendre les non vaccinés accentue dramatiquement les pénuries.
Nous appelons naturellement en Guadeloupe, dans l’ensemble des Outre-mer et en métropole à lever cette obligation vaccinale pour les soignants, qui peut être remplacée avantageusement par des tests réguliers.
Pour autant, l’explosion de violence engendrée par cette situation, les tirs sur les forces de police sont inadmissibles. L’autorité de l’Etat doit s’exercer partout et les honnêtes citoyens ne doivent pas être pris en otage par des minorités. A l’instar du mouvement des gilets jaunes noyautés par les casseurs d’extrême gauche, le mouvement légitime de protestation contre la politique sanitaire du gouvernement comprend hélas quelques énergumènes sans foi ni loi qui cherchent à paralyser l’île et se repaissent du chaos créé.
La nation ne se couche pas devant les émeutiers qui doivent éprouver la rigueur de l’Etat dans son expression la plus ferme. Un délit, une condamnation, une peine exécutée.
Malheureusement, la camarilla de traîtres toujours à l’ouvrage pour affaiblir la France trouve en cette crise un nouveau prétexte pour démembrer notre territoire et parler d’autonomie voire d’indépendance de nos territoires ultra-marins.
Ces individus sans vision, sans ambition pour notre beau pays ne voient pas que la France ne saurait être réduite au dessin d’un hexagone limité à 550 000 Km2, quand la réalité est celle d’un pays archipélagique de 11 millions de Km2 sur les deux hémisphères, avec 500 îles sur tous les océans. L’erreur géographique de représenter la France comme un hexagone entraîne la carence stratégique d’aujourd’hui. On parle ainsi du couple franco‐allemand, de l’économie allemande… Mais la France a 30 pays voisins dans le monde. Ils s’appellent par exemple, en Nouvelle Calédonie et à la Terre Adélie, l’Australie, en Guyane le Brésil, à Clipperton le Mexique ou à St Pierre et Miquelon le Canada. Enlevons nos œillères et protégeons notre territoire !
Au sein de notre République une et indivisible, les Outre-mer occupent une place singulière liée à leur histoire et à leur éloignement. Alors qu’un très fort sentiment d’appartenance à la nation et qu’un lien indéfectible les unit à l’hexagone, les Ultramarins ont le sentiment d’être isolés, voire oubliés de leurs compatriotes de métropole. Le phénomène s’est accentué au cours des dernières années. Le scandale du chlordécone, ce pesticide qui a empoisonné les sols, les rivières et la mer pour des siècles et qui provoque des nombreux cancers, le scandale de l’absence d’eau potable, la vie chère sont autant d’éléments qui nourrissent une colère légitime.
Reconnaissons que les gouvernements récents se sont largement désintéressés de notre Outre-mer et que, depuis Jacques Chirac, la France n’a plus de vision ultramarine. Assez de cette politique du chien crevé au fil de l’eau. Mesurée à travers l’Indice de développement humain, la dynamique de rattrapage entre les Outre-mer et l’Hexagone est en panne depuis le début des années 2000, notamment en matière d’éducation et de santé.
2022 doit être l’occasion d’une alternance qui verra un Etat investir franchement dans les Outre-mer et surtout prendre conscience que ces territoires constituent un atout considérable pour notre pays.
Alexis Villepelet
Porte-parole Debout la France
Responsable du projet présidentiel