L'annonce de la disparition prochaine des trois départements de la petite couronne francilienne, destinés à être remplacé par la métropole parisienne, ajoute de la confusion et de l'inquiétude à un chantier de réforme institutionnelle déjà très inquiétant.
Cette suppression va accoucher d'un monstre bureaucratique très éloigné des habitants où l'on ne saura plus qui fait quoi et où plus personne ne sera responsable de rien. Comme avec nos gouvernants vis-à-vis de l'Union européenne, on verra des élus locaux faire des promesses intenables à leurs administrés qui aboutiront à l'exact contraire une fois passées à la moulinette du « compromis » métropolitain. Non, vraiment, les Franciliens de la petite couronne n'ont pas besoin, au niveau local, d'une seconde Union européenne, niveleuse, opaque et antidémocratique, dont il n'est nullement prouvé qu'elle fera mieux que les départements d'aujourd'hui !
Pas davantage que l'Ile-de-France n'a besoin d'une région dans la région, qui concurrencera la collectivité existante, cherchera à la vider de ses compétences, le tout au détriment de tous, à commencer par les habitants de la grande couronne que seuls des élus locaux affaiblis défendront.
Avec cette nouvelle initiative, le gouvernement socialiste décroche un nouveau prix au palmarès de la politique de Gribouille. La réforme des collectivités locales, qui doit continuer à préserver l'unité du territoire et de la République, doit, contrairement aux projets de folie des grandeurs du Grand Paris et consort, remettre au cœur de la vie publique le département – renforcé – et la commune, encouragés à coopérer librement entre eux grâce à des outils institutionnels comme les agglomérations, sur une base volontariste. C'est très précisément ce que font de nombreux EPCI, comme celui du Val d'Yerres, à la grande satisfaction des habitants et de leurs élus.
Réformer ainsi suppose, afin de rationaliser la carte territoriale, de supprimer les régions en tant que collectivités de plein exercice, régions qui n'ont pas démontré en trente ans d'existence leur efficacité démocratique et de bonne gestion publique.
Nicolas DUPONT-AIGNAN
Député de l’Essonne
Président de Debout la République