Depuis 2010, les émissions de gaz à effet de serre françaises sont davantage liées aux importations qu’à notre production nationale. Pire encore, l’empreinte carbone de l’économie domestique de la France a baissé de 20% depuis 1995, une belle performance, alors que notre empreinte liée aux importations a doublé ! Au final, la France a aggravé ses émissions de 20% à cause de la mondialisation de la production et des échanges. Ces chiffres, issus du rapport édifiant du Haut Conseil pour le Climat, sont sans appel : seule la relocalisation systématique de la production au plus près des consommateurs créera des emplois, équilibrera les territoires et sauvera notre environnement.
Non seulement la mondialisation sauvage a ruiné notre industrie traditionnelle, augmenté les inégalités et appauvri notre agriculture, mais elle s’avère être le facteur principal de l’aggravation du réchauffement climatique depuis les années 1990. Les Français sont-ils vraiment plus heureux depuis 30 ans en important du quinoa du Pérou et des chaussettes du Cambodge ? On peut en douter et considérer que ce modèle économique est une aberration qui ne profite qu’à une extrême minorité d’oligarques qui s’enrichissent en brisant les Hommes et la Nature.
A ce titre, la ratification du traité de libre-échange entre l’Union Européenne et le Canada, est une insulte faite à l’intelligence des Françaises et des Français. Comment Emmanuel Macron peut-il prétendre faire du climat sa priorité en défendant un tel accord, qui n’est ni le premier ni le dernier traité organisant la mondialisation sauvage tout en exposant la santé des consommateurs aux pires dérives sanitaires ?
Par un hasard qui n’abusera personne, l’Assemblée Nationale va voter sur le CETA ce mardi 23 juillet. Or, ce même jour, les députés vont recevoir la jeune activiste ultra-médiatisée Greta Thunberg qui s’est faite connaître en mobilisant des jeunes sur les questions climatiques. Plusieurs collègues députés ont décidé de boycotter ce débat pour des raisons tout à fait rationnelles. Cette jeune femme est de toute évidence dépassée par des lobbys qui n’ont rien à faire de l’avenir de la planète.
Il est tout aussi évident que la venue de Mme Thunberg ne vise qu’à allumer un contre feu médiatique pour étouffer le scandale du vote du CETA. Nul doute que les paroles de Greta Thunberg vont émouvoir nos concitoyens et parler au cœur de nombreux jeunes sincères. Une fois encore, la communication gouvernementale ne va pas hésiter à manipuler les meilleurs sentiments et les mettre en scène au seul profit d’Emmanuel Macron.
Plutôt que de tomber une énième fois dans le piège du système d’Emmanuel Macron et d’apparaître comme les éternels grognons, j’invite mes collègues de l’opposition, en particulier les amoureux de la France avec qui nous partageons le même souci de l’intérêt national, à retourner l’hypocrisie ahurissante d’Emmanuel Macron et de son gouvernement contre eux-mêmes. Nous devons montrer que le discours de Greta Thunberg est totalement incompatible avec la signature du CETA le même jour.
Nous devons profiter de la médiatisation de cette journée spéciale pour montrer aux Françaises et aux Français qu’une autre politique est possible pour sauver le climat et notre environnement en relocalisant systématiquement la plupart des activités économiques qui assurent notre mode de vie.
Notre opposition frontale à l’hypocrisie et aux fausses valeurs du système Macron doit se transformer en projet alternatif constructif. Nous devons être capables de convaincre nos concitoyens que nous pouvons construire un développement durable et équitable qui remet les femmes et les hommes au centre du système et rompt avec le règne de l’argent roi qui détruit tout ce à quoi nous tenons.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France