Aujourd’hui a eu lieu la restitution du Grand Débat national, restitution de 3 mois de débats avec une minorité de citoyens et un résultat tout à fait incertain. Alors qu’à peine 1 à 2% du corps électoral aurait participé, aucune donnée n’est délivrée sur le profil socio-économique des participants. On est donc sur un débat censé réunir les Français mais dont on ne sait pas qui a participé. L’une des garantes du débat, Nadia Bellaoui, déclarait ce matin que les limites du Grand débat étaient atteintes par la « surreprésentation de certains publics ou la sous-représentation d’autres ». Un autre garant dénonce « l’hypermédiatisation » d’Emmanuel Macron qui « a pu occulter la richesse de la parole collective ». Edouard Philippe n’a d’ailleurs pas manqué de saluer les médias qui ont « su se mettre au diapason » pour mettre en avant le Grand Débat par des dizaines d’heures de direct sur les discours d’Emmanuel Macron.
Le nombre de contributions aurait pu permettre d’ouvrir le débat à des propositions novatrices. Cela n’a pas été le cas. Le principe de consensus a réduit les propositions à de vagues idées générales relevant du lieu commun. Ainsi, sur l’écologie, qui pourrait être contre favoriser les circuits-courts, taxer les plus gros pollueurs, développer le tri sélectif, le co-voiturage ou protéger la biodiversité ?
De plus, il n’y a pas besoin de milliers d’heures de débats pour comprendre que les Français veulent des actes concrets de baisses d’impôts.
Le discours de clôture d’Edouard Philippe s’est limité à une série de constats sur la situation de notre pays sans poser la moindre solution. Au contraire, la ligne est tracée : le gouvernement ne changera pas de cap. Edouard Philippe l’a dit sur les 80 Km/h, Emmanuel Macron l’avait dit sur l’ISF. Le cap est fixé et le Grand Débat n’y changera rien.
Je remarque que nombre de propositions revendiquées par les participants ont été rejetées ou abandonnées par le gouvernement. La protection de la biodiversité et l’interdiction des pesticides est en contradiction avec l’approbation du CETA par Emmanuel Macron. La proposition du casier judiciaire vierge pour être élu, proposition que je soutiens depuis des années, est une disposition promise puis abandonnée par Emmanuel Macron. Même sur l’immigration, le gouvernement, qui ne voulait pas en discuter, est pris de court par 10% des participants qui ont déclaré leur « opposition à l’immigration », veulent « durcir les conditions d’accueil », la mise en place de quotas et améliorer les conditions d’accueil.
Ces positions, je les défends depuis des années ainsi que de nombreuses autres : lutte contre les paradis fiscaux, baisse des taxes sur le carburant, baisse de la CSG, référendums plus réguliers. Il n’y a pas besoin d’un Grand Débat pour comprendre cela, il suffit d’aller au contact des Français chaque jour. Ces mesures, je continuerai de les défendre lors des Elections européennes 2019.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout La France