En décidant de forcer son père à prendre sa retraite, Marine Le Pen vient d’avouer. Depuis trente ans, le Front National, lancé sur les rails aussi bien par François Mitterrand que par la droite, a stérilisé toute opposition moderne et d’avenir au système UMPS en mélangeant une défense de l’indépendance nationale, que nous partageons, avec un vieux fond d’extrême-droite antisémite, xénophobe, autoritaire. Le but : faire peur, être au fond le meilleur pilier du système, pour que celui-ci puisse faire croire : c’est nous ou la dictature.
Le Front National, présenté complaisamment partout comme le seul opposant, véritable chouchou brun du système, a réussi à capitaliser une partie de la révolte et du dégoût des Français contre une classe politique qui n’ a rien d’autre à proposer que l’austérité sans fin , le délitement du pays, sa soumission à la Commission Européenne.
La créature s’est retournée contre ses créateurs.
Il faut pourtant bien le constater : tous ceux qui comme nous, ont toujours dit que le Front National ne peut pas être l’alternative dont la France a besoin ne se sont pas trompés. Car ce que l’on reproche aujourd’hui à Jean-Marie Le Pen, c’est de persister et signer dans toutes les provocations insupportables dont il s’est rendu coupable depuis trente ans. Il ne dit rien de plus, rien de moins.
On ne peut pas rassembler les Français en mettant à égalité ce que furent les politiques de Pétain et de Gaulle lorsque la France faisait naufrage. On ne peut pas rassembler les français en disant qu’il y a les bons Français et les autres. On ne peut pas rassembler les Français en promettant qu’on va changer la donne demain matin par une sortie unilatérale de l’Euro, par le rétablissement de la peine de mort, par l’autoritarisme dans tous les domaines. La France a besoin de retrouver son indépendance pour se moderniser, aller de l’avant, se défendre et revivre dans le monde tel qu’il est et non pas d’un retour en arrière.
Nous ne savons pas comment le linge sale sera lavé en famille et le cas individuel de Jean-Marie Le Pen réglé au Front National. Mais continuera-t-on à se réclamer de son action passée ? De son rôle fondateur ? Le Front National de 2015 sera-t-il bien toujours l’héritier du Front National canal historique ? Si oui, on aura changé la vitrine, pas le fond.
En attendant, nous affirmons que Debout la France présente la seule alternative dont la France à besoin.
François MORVAN
Vice-président de DLF