Le 22 Janvier 2012, au Bourget, François Hollande a compris que pour plaire, il ne fallait pas dire : “ ce qui doit être changé ce n’est pas le rapport aux agences de notation ou aux marchés, mais le rapport que les Français entretiennent avec leur dirigeants” comme il l’a déclaré le 14 Janvier après la perte du triple A par la France, mais dire que son adversaire c’est “le monde de la finance”.
Il nous dit qu’il faudra supprimer les stocks-options, encadrer les bonus des traders, mobiliser l’épargne des Français pour le diriger vers l’investissement industriel, séparer les banques d’affaires des banques de dépôts, introduire la taxe sur les transactions financières. Mais il ne nous dit pas comment cela sera possible, ou comment cela pourrait avoir la moindre efficacité sans toucher au libre-échangisme intégral voulu par l’union européenne.
Que peut en effet le soutien aux entreprises si elles continuent à être en concurrence sans limites ni protection contre la production de pays où les salaires ne valent rien et où la protection sociale n’existe pas ? Que peut faire la France alors que toutes les décisions économiques sont entre les mains de Bruxelles ? Que peut faire la France qui n’ a plus de pouvoir sur sa monnaie, alors que toutes les puissances économiques du monde : Etats-Unis, Chine, mais aussi l’ Angleterre, la Suède, bref tous les pays qui ne sont pas dans le carcan de l’euro utilisent sans état d’âme l’arme la dévaluation compétitive ?
Il se lamente sur TF1 du scandale absolu de voir la BCE prêter aux banques privées 500 milliards d’Euros que celles-ci vont ensuite prêter aux Etats à 4%, 7% voire 28% dans le cas de la Grèce. Mais comment mettre fin au scandale lorsque comme lui, on a voté tous les traités, refusés par les Français en 2005, qui interdisent à la BCE de prêter aux Etats et qu’on ne propose pas de revenir dessus ?
Le voilà devenu lui aussi le énième “Monsieur Sécurité”. Mais comment financera t-il les déploiement de moyens policiers et judiciaires qu’il promet tout en affirmant être lui aussi partisan de la rigueur budgétaire imposée par l’impossible sauvetage de l’Euro ?
Nicolas Sarkozy sort des lapins du chapeau en pensant faire oublier aux Français qu’il est le président des promesses non tenues. François Hollande, lui, est le candidat d’un parti qui, comme l’UMP, a voulu, défendu, imposé aux Français contre leur volonté une économie de concurrence sauvage qui détruit nos industries et nos emplois. “Je n’ai pas changé ! ” proclame t-il pour se moquer de Nicolas Sarkozy. Nous sommes bien d’accord : ses mesures sont des mesurettes inefficaces qui ne peuvent rien changer à l’impasse ou il nous a plongés en compagnie de son complice.
Aujourd’hui, en lançant sa campagne, Nicolas Dupont-Aignan a cité Albert Einstein : “n’attendez pas de solutions de la part de ceux qui ont créés les problèmes” en proposant un véritable programme de changement de cap : sortir du système de l’euro et remettre en place des frontières. En créant la véritable nouveauté dans cette campagne présidentielle, il offre aux Françaises et aux Français le vrai choix; la fin des promesses impossibles à tenir et de l’imposture qui nous gouverne depuis trente ans.
François Morvan
Vice-Président de DLR