Le 26 février 2019,
Ford, Ascometal, Arjowiggins : ces 3 dossiers sont symptomatiques de l’hypocrisie et de l’incompétence du gouvernement qui n’a aucune politique industrielle de long terme.
Depuis plusieurs mois, Ford souhaite fermer son usine de Blanquefort. Mais Bruno Le Maire ne fait que “dénoncer” le refus de Ford de laisser son usine à un repreneur mais ne fait rien pour la sauver et laisse 800 emplois disparaître. Ford va fermer l’usine alors qu’une offre de reprise crédible existe et que le gouvernement a les moyens juridiques de sauver le site. En réalité, le Gouvernement cède devant la multinationale !
Dans le cas du groupe Arjowiggins, le Gouvernement, en ne sauvant pas l’usine de Jouy-sur-Morin (Seine-et-Marne), laisse disparaître un savoir-faire unique et stratégique dans le papier sécurisé, permettant de produire passeports et billets de banque. Quant à l’usine de Bessé-sur-Braye (Sarthe), la spécialisation de l’activité dans le papier recyclé constitue une vraie opportunité pour sauver ce site qui fait vivre 572 salariés.
Concernant l’usine Ascometal, le Gouvernement s’est laissé tromper par des actionnaires n’ayant pas la solidité nécessaire pour reprendre l’usine. L’administration tentaculaire de Bercy n’a pas les moyens d’enquêter sur un dossier aussi important ?
Le coût humain et économique de ces fermetures d’usines est considérable. Pourtant, une solution existe pour sauver ces sites industriels viables : une tutelle provisoire le temps de trouver un repreneur sérieux. En effet, si l’Etat ne peut pas sauver toutes les usines en difficulté avec l’argent du contribuable, il s’agit ici d’usines rentables qui pourront être revendues à des repreneurs qui créeront de la richesse en France ! Ainsi, l’opération que nous proposons ne coûtera pas un centime à l’Etat mais au contraire rapportera beaucoup à la France sans délais.
Au-delà de ces urgences, Debout la France propose une vraie stratégie de réindustrialisation de long terme pour le pays.
Ainsi, il faut assumer un patriotisme économique et un accès privilégié à notre marché intérieur de 65 millions d’habitants pour les entreprises qui investissent et produisent en France. D’une part il faut encourager la production en France en récompensant ceux qui investissent dans notre pays, notamment en divisant par deux les impôts sur les bénéfices réinvestis en France. D’autre part, il faut décourager les importations, y compris avec une taxe anti-dumping aux frontières de l’Europe, en proportion de l’empreinte écologique et social de leur chaîne de production et de transport.
Il faut favoriser les chaînes de production courtes et le « fabriqué en France » en investissant massivement dans la recherche, la formation et en réservant les marchés publics aux entreprises et PME qui créent de l’emploi sur nos territoires.
Il faut d’urgence réindustrialiser notre pays et ainsi recréer des emplois pour les Français.
Sans le dire, toutes les grandes puissances mondiales appliquent le modèle de patriotisme économique et de protectionnisme intelligent. L’économie française a besoin de ce modèle, maintenant, pour ne pas totalement disparaître dans la mondialisation.
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout la France
Député de l’Essonne