Eva Joly ne défend pas la laïcité mais le communautarisme
En plaidant la main sur le cœur pour la création de jours fériés musulmans et juifs, Eva Joly ne défend pas la laïcité républicaine mais au contraire le communautarisme religieux, qui en est l’exact contraire.
L’Etat républicain se doit en effet d’observer la plus stricte neutralité à l’égard des cultes, qu’il n’a pas à favoriser individuellement ni collectivement. Il s'agit d'un pacte républicain qui a pour mission d'assurer la paix religieuse et que rien ne saurait remettre en cause.
En réalité, la coïncidence des calendriers républicain et catholique ne fait que traduire le poids d’un héritage culturel avec lequel la République française est bien obligée de composer, et dont elle n’a d'ailleurs ni à rougir, ni à s’enorgueillir.
En outre, les Français d’origine étrangère ne réclament dans leur immense majorité pas de dérogation à la loi républicaine, et ils comprennent parfaitement les coutumes et habitudes calendaires de notre pays commun, qui sont bien davantage de nature séculière que religieuse.
En instaurant des jours fériés au profit d’autres religions – et on ne voit pas pourquoi on se limiterait alors aux seuls cultes musulman et juif ! – on attiserait en réalité un communautarisme religieux et identitaire, contraire aux principes généreux invoqués par Madame Joly, et au final dangereux pour notre pacte républicain.
La candidature d'EELV devrait une fois pour toutes renoncer à ses provocations démagogiques qui heurtent le sens commun et font le jeu, in fine, des extrêmes en attisant les haines entre Français.
Nicolas Dupont-Aignan,
Député de l'Essonne et candidat à la présidence de la République