Euro-atlantisme : l’impasse de gribouille

 

La France est soumise à des exigences contradictoires de ses maîtres euro-atlantistes :

1°/d'un côté, les traités européens interdisent de dépasser un ratio  d'endettement de plus de 3% du produit intérieur brut : nos gouvernements successifs, quelle que soit leur étiquette, ont magistralement démontré leur incapacité à atteindre cet objectif.

2°/l'OTAN, sous l'inspiration des Etats-Unis d'Amérique, demande aux pays adhérents de consacrer au moins 2 % de leur produit intérieur brut à leur défense. Ce chiffre n'est pas fixé par un traité, mais désigné comme objectif : après tout, c'est le rôle d'une alliance militaire, de fixer «des objectifs»…..Cette cible n'est pas atteinte.

La France est ainsi prise en ciseau. Pour satisfaire le premier objectif, elle fait des économies sur le second. Les matériels de nos armées, usés par les conditions d'opérations extérieures non budgétées souffrent d'un manque de renouvellement, les commandes sont étalées dans le temps par rapport aux prévisions initiales et par dérogation aux lois de programme. Nous produisons d'excellents hélicoptères, véhicules de combat d'infanterie (VBCI), avions de transport et de ravitaillement….Nous en avons suffisamment pour les salons de l'aéronautique et de l'armement, mais pas pour assurer les conditions optimales d'intervention à nos soldats, dont  les effectifs ont été réduits  au delà du  raisonnable. La fatigue des personnels ne permet plus d'assurer les relèves et les rotations d'unités. Incidemment, les personnels de la Police Nationale et de la Gendarmerie Nationale souffrent à l'intérieur du pays des mêmes maux que nos armées à l'extérieur….Nos gouvernement successifs se sont astreints à sacrifier le second objectif, pour tenter de se conformer au premier sans y réussir et en s'en montrant congénitalement incapables.

 Nos inspirateurs sont pris à leurs propres pièges ! Nos gouvernants pourraient proposer à Bruxelles un objectif de 3% considéré hors budget de la Défense : par cet artifice, le déficit admis par Bruxelles s'alignerait grosso modo sur le déficit réel de divers pays, dont le nôtre…….

Les Français ont compris que nos gouvernants successifs, avec Nicolas Sarkozy comme avec François Hollande, ont choisi de sauver la face et non de sauver la France. Ils perdent la face et ils perdent la France.

 

Raymond LEVY

Debout La France – Département de la Somme