Le ministère de l’Intérieur vient d’indiquer que 804 véhicules avaient été incendiés en France dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, que 622 personnes avaient été interpellées et que 368 gardes à vue avaient été prononcées. Le ministère indique que l’an dernier il y avait eu 940 véhicules incendiés et 251 gardes à vue prononcés. Curieusement le ministère de l’Intérieur se félicite d’avoir 14,5% de baisse des véhicules brûlés et paradoxalement d’une hausse de 101% des interpellations (308 en 2015) et d’une hausse de 47 % des gardes à vue.
Bernard Cazeneuve précise que ces chiffres illustrent « la grande efficacité du travail des forces de sécurité ».
C’est affligeant d’en arriver là.
D’abord la France est le seul pays à connaître de tels débordements pour le Nouvel An, c’est aussi le seul pays à connaître outre des agressions de policiers et de gendarmes, des agressions de pompiers, de postiers, de conducteurs de bus etc…. bref de tout ce qui de près ou de loin représente le service public.
Ensuite la France est sous le régime de l’état d’urgence ce qui n’empêche nullement la commission de ces infractions. Ce qui est inquiétant c’est que l’an dernier il y avait plus d’infractions constatées et moins d’interpellations ce qui démontre une fois de plus l’incapacité des forces de l’ordre à empêcher ces actes.
Il n’y a aucun motif de se réjouir mais plutôt de s’inquiéter que 800 voitures aient pu brûler en France en une nuit alors que 100 000 policiers, gendarmes et militaires étaient déployés. Ceci signe de façon éclatante l’existence de zones de non droit qui perdurent dramatiquement malgré les faibles mesures prises par le gouvernement.
Ce dernier serait bien inspiré d’aller plus loin et d’indiquer combien de personnes interpellées ont été condamnées, à quelles peines et combien de peines ont été réellement exécutées. Ce sont ces chiffres qu’il faut donner au public mais cela, on ne le saura jamais.
Enfin il faut quand même s’inquiéter des commentaires de la presse :
France Info : ….l’impact psychologique et moral des attentats qui a peut être refréné et responsabilisé certains jeunes habitués à se défouler lors du réveillon.
L’Express : le ministre avait déployé les grands moyens …. Il s’agissait de prévenir tout risque d’attentat mais aussi d’anticiper tous les actes d’incivilités liés aux festivités de la Saint Sylvestre, dont l’incendie de voitures justement.
En résumé, certains jeunes (sans autre précision) peuvent se défouler lors du réveillon en brûlant des voitures qui ne sont après tout que des actes d’incivilité !
Peu importe finalement que l’incendie d’une voiture soit puni en application de l’article 322-6 du Code Pénal de 10 ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende !
Il est effectivement grand temps de rétablir l’autorité de l’Etat dans ce pays.
Eric Stemmelen
Délégué national à la sécurité