C'est officiel. Les hauts fourneaux de l'usine de Florange vont fermer. Avec eux c'est une partie du patrimoine industriel français qui disparait. Surtout ce sont des centaines de familles qui sont abandonnées et l'économie d'une région qui est sacrifiée. Mais comment aurait-il pu en être autrement ?
Ce désastre était prévisible. Il est la conséquence directe et logique de choix politiques absurdes. En 2006 au moment du rachat par Mittal d'un de nos fleurons Arcelor, j'avais été le seul député à mettre en garde contre ce baiser de Judas. J'avais alerté le gouvernement, et prédit qu'un jour Mittal sacrifierait les actifs français pour augmenter sa rentabilité. A la même époque le gouvernement allemand, bien plus malin, interdisait toute participation de Mittal dans son secteur sidérurgique. Que ce soit à Gandrange ou à Florange, le géant indien n'a pas investi une roupie. Et ensuite on s'étonne de la perte de compétitivité des sites et de leur fermeture…
De même depuis plus de 20 ans toutes les politiques menées visent à mettre en concurrence nos ouvriers – bénéficiant du modèle social le plus avancé – avec des esclaves en Asie. On voit aujourd'hui les conséquences de cette politique absurde. Nos usines ne peuvent concurrencer les usines sidérurgiques d'Inde ou de Chine qui produisent de l'acier à bas coût car elles ne respectent aucune de nos normes sociales et surtout environnementales.
Pendant la campagne présidentielle, je m'étais rendu sur place. J'avais écouté des salariés désemparés devant l'impuissance publique. Je les avais mis en garde contre les belles promesses du candidat socialiste qui, une fois devenu Président, appliquerait la même politique de soumission que ses prédécesseurs.
L'annonce de la fermeture définitive des hauts fourneaux n'est pas une surprise. C'est le résultat logique de 20 ans d'errements où les politiques ont oublié de servir le peuple qui les a élus. Au moment où le Qatar s'apprête à investir massivement en France, peut-être que Monsieur Hollande devrait être plus regardant. Histoire d'éviter un nouveau Florange…
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République