Dimanche 18 avril, le Président de la République était l’invité de “Face the Nation” sur CBS News et se livrait à l’exercice de l’interview avec la journaliste Margaret Brennan.
Interrogé, entre autres sujets, sur la question raciale et l’histoire de la France, Emmanuel Macron a rappelé que la France fut un État colonial et, parlant des personnes “victimes de discrimination”, en France, a lâché : “Nous devons déconstruire notre propre histoire“.
La phrase a été très peu reprise par la presse française, eu égard à l’extrême gravité du projet d’Emmanuel Macron, au choc culturel dont il est la promesse. Certains ont préféré minimiser le sens de la formule, en nier le caractère explosif. Ainsi, le pourtant -parfois- pertinent Raphaël Enthoven a twitté, le 20 avril “Déconstruire n’est pas détruire, mais regarder en face une histoire de France, parfois glorieuse et parfois infâme. Où est le problème ?”. Et, finalement, cette question rhétorique posée par Raphaël Enthoven (“Où est le problème ?”) semble avoir clos la question du regard macronien sur l’Histoire de France.
Je ne reviendrai pas sur l’inélégance qui consiste, pour un Chef de l’État, à livrer, dans un pays étranger, une réflexion aussi critique sur l’histoire de son propre pays. Intéressons-nous plutôt aux mots utilisés. D’abord, et contrairement à ce qu’affirme Raphaël Enthoven, “Déconstruire” ne signifie pas “regarder en face l’Histoire de France”, cela veut dire, selon Le Robert, “Défaire ce qui a été construit”. La tentative maladroite du Président d’ajouter un vernis de pseudo-philosophie dans son interview se trouve dans les enjeux tournant autour du mot “déconstruire”. Le très hermétique philosophe Jacques Derrida a fait de la “déconstruction” un viatique philosophique, une manière d’interroger les textes en opérant une distorsion entre le signifiant (la forme du mot) et le signifié (le sens du mot). C’est aussi une façon de dépasser les oppositions conceptuelles évidentes, telles que le Bien et le Mal, le Passé et le Présent, le Masculin et le Féminin, etc. Et c’est aujourd’hui le mince substrat intellectuel sur lequel repose l’idéologie “woke” (que l’on pourrait traduire par “conscientisée”) qui consiste à réécrire l’Histoire en fonction de minorités qui revendiquent une révision politiquement correcte des réalités historiques. En s’appuyant plus ou moins sur Derrida, une idéologie nouvelle a vu le jour, entre “inclusifs”, intersectionnels, tenants de la “cancel culture”, du “call out”… soutenant l’idée que tout peut et doit être “déconstruit” et qu’il n’existe donc plus de vérité stable. Ce que Macron déclare à la télévision américaine est donc cette folie incommensurable : l’Histoire de France n’a pas de vérité à nous livrer, à nous de la tordre pour complaire à toutes les minorités auxquelles appartiennent des groupes qui sont mus par la détestation de notre pays.
Emmanuel Macron confirme ici que l’Histoire n’est pour lui qu’un instrument de communication servant à séduire un électorat mal défini, mais uni dans l’hostilité à notre Histoire. Le candidat Macron déclarait déjà en 2017 : “il n’y a pas de culture française“. Paroles terribles qui nient 1500 ans d’Histoire ! Et, quand il parle d’Histoire, le même candidat Macron déclare (en Algérie !) que la colonisation est “un crime contre l’humanité”. Celui qui doit incarner la France, en défendre les intérêts, en valoriser la culture, n’a que détestation et mépris pour le pays qu’il préside.
Emmanuel Macron voudrait signer la fin du roman national. Il a la passion de la repentance au sujet de tout et de n’importe quoi du moment que la France peut être humiliée. Un récent projet présidentiel consiste à honorer des figures issues de la “diversité” en attribuant leurs noms à des rues de France. Projet racialiste qui renvoie des personnalités souvent admirables, à leurs origines. Serge Gainsbourg, Louis De Funès, Lino Ventura, Raymond Kopa, Joséphine Baker, Françoise Giroud, Andrée Chédid… auraient-ils souhaité que l’on retienne d’eux qu’ils étaient avant tout d’origine étrangère ? Que leur art ou leur travail intellectuel n’est qu’un prétexte à honorer des noms à consonance étrangère que ces personnalités ont souvent voulu franciser ? Aux commandes de ce projet, l’islamo-gauchiste Pascal Blanchard a été nommé. C’est un symbole, à lui tout seul, de l’esprit de repentance et de communautarisation de l’Histoire qui sous-tend toute la doctrine macronienne.
Notre pays a besoin de lien national, de retrouver la fierté d’appartenir à une grande Nation, de donner envie aux nouveaux arrivants d’intégrer cette Histoire, cette culture. La France doit faire le don généreux de l’assimilation à tous ceux qui prétendent s’installer sur notre sol. Et, à cette condition seulement, il pourra y avoir des apports culturels extérieurs. En sachant que tout ce qui arrive d’ailleurs n’est pas une richesse !
Nicolas Dupont-Aignan sera ce Président qui redonnera à la France la fierté de célébrer son Histoire et sa culture, condition cardinale pour écrire d’autres pages ambitieuses pour notre pays !
Olivier Weber
Délégué national à l’Instruction publique